3 questions que vous vous posez sur Parcoursup

Publié le 17 juillet 2018 à 18:47 Aujourd'hui

Si les résultats du bac ont permis de libérer quelques places dans l’enseignement supérieur, il ne reste pas moins qu’un tiers des candidats de la plateforme Parcoursup se retrouve sans proposition conforme à ses souhaits. Focus sur un système algorithmique chargé de déterminer le destin des adultes de demain.

Alors que les étés précédents ont été rythmés par les déboires d’Admission Post-Bac (APB), c’est au tour de la plateforme Parcoursup d’être pointée du doigt pour ces bacheliers laissés sur le carreau à deux mois des rentrées scolaires.

Parcoursup : de quoi parle-t-on ?

Le nouveau dispositif de l’actuel ministre de l’Education nationale Jean-Michel Blanquer s’articule sur deux algorithmes complémentaires à la logique quelque peu opaque.
Le premier algorithme, local, laisse une grande liberté aux formations qui se chargent elles-mêmes de trier les dossiers d’élèves selon des critères qui leur sont propres : moyennes personnelles et celles de la classe de première et terminale, les appréciations des professeurs, le taux de réussite au bac du lycée d’origine, et parfois les activités extra-scolaires, les voyages à l’étranger… La somme de tous ces critères est alors convertie en une note allant de 0 à 20 qui sera transmise au niveau dispositif en question.

C’est là qu’intervient Parcoursup et sa “deuxième boîte noire” – l’algorithme national – qui réalise un tri supplémentaire en faisant remonter dans la liste les dossiers des élèves boursiers, et en abaissant ceux des lycéens qui n’appartiennent pas à l’académie souhaitée. En bref, un premier classement sur critères scolaires, et un deuxième sur critères sociaux.

A quelle date le système termine les affectations ?

L’algorithme de Parcoursup arrêtera de tourner le 21 septembre et donnera le résultat définitif des affectations.  Les vœux n’étant pas hiérarchisés comme c’était le cas pour APB, les élèves peuvent toutefois recevoir plusieurs réponses positives et bloquer plusieurs places dans l’attente de leur choix définitif, de quoi provoquer des files d’attentes jusqu’à l’automne… Ainsi, un élève au dossier “moyen” risque de patienter jusqu’au 21 septembre pour connaître une première et unique proposition d’affectation, tandis qu’un très bon élève peut déjà se lancer à la recherche de son premier appartement dans la ville où se trouvera son futur établissement.
Selon les chiffres, pas moins de 150 000 bacheliers se sont mis “en attente” d’une meilleure proposition, et 102 000 candidats n’ont toujours aucune place, nulle part. Qui pour penser encore que l’obtention du bac signifie la fin du stress ?

Peut-il y avoir des élèves sans affectation le 21 septembre ?

Le rectorat affirme que tous les élèves auront une proposition d’affectation à la clôture de Parcoursup et a même débloqué une aide à la mobilité aux élèves n’ayant été acceptés dans aucun de leurs vœux s’ils se devaient accepter une place dans un établissement très éloigné de leur domicile familiale. Le montant de la promesse d’aide pourrait varier de 200 à 1000 euros et sa distribution sera précisée à la rentrée.

Cette situation d’incertitude pour bon nombre de bâcheliers n’est pas sans faire grincer des dents une grande partie des élèves et parents d’élèves, y voyant un système perpétuant in fine les inégalités dans l’accès aux études supérieures, les familles plus aisées pouvant naturellement plus facilement rebondir vers des formations privées coûteuses. Le filtre antérieur de l’obtention du bac pour accéder à l’université française n’est plus adapté quand des cohortes entières obtiennent à près de 90 % le fameux césame. Parcoursup n’a pas fini d’adapter son algorithme, à moins que ce ne soit le système plus global de formation qu’il convient de faire évoluer.

 

Yannis BENZAID

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