À Madrid, les toits des bus se végétalisent

Publié le 1 février 2017 à 17:57 Demain

Pour lutter conte la pollution, la ville de Madrid a eu une idée très originale : installer des jardins sur les toits des bus. Qui l’eût cru ?

Les capitales européennes se mettent au vert. D’ici à 2020, la Ville de Paris s’est donnée pour objectif de végétaliser 100 hectares de bâti, dont un tiers consacré à l’agriculture urbaine. Suite à l’appel à projets « Parisculteurs », 33 projets ont été retenus pour « verdir » 13 sites appartenant à la mairie de Paris et 20 aux partenaires (bailleurs sociaux, entreprises privées, etc.). Champignonnière dans un parking, culture du houblon sur les toits-terrasses de l’Opéra Bastille, les projets sélectionnés sont tous étonnants. Mais c’est à Madrid que l’on retrouve l’idée la plus originale. En effet, la mairie va installer des jardins sur les toits de ses bus.

Ce concept a été imaginé par un artiste et paysagiste espagnol, Marc Grañén. Après avoir constaté que les toits des bus étaient des espaces inexploités, il a eu l’idée de les utiliser. Pas bête ! Le jardin mobile est doté d’un système d’irrigation étanche pour éviter les fuites d’eau dans le véhicule. Tout a été savamment pensé pour que le petit espace vert puisse résister aux mouvements du bus (accélérations, freinages, virages). Le système repose sur des maillages métalliques et d’autres matériaux écologiques. Avec sa société Phytokinetic, Marc Grañén a déjà testé son idée en 2013 sur un autobus du camping Castell Montgrí, situé dans la ville de l’Estartit, une station balnéaire de la Costa Brava.

Séduite, la capitale espagnole a donc décidé de tester le concept sur ses bus. Le projet, baptisé « Muévete en verde » ou « Déplace-toi en vert » en français, sera expérimenté sur les lignes 27 (Glorieta de Embajadores-Plaza de Castilla) et 34 (Plaza de Cibeles-Las Águilas). Des lignes qui traversent la ville du Nord au Sud. 130 abribus seront aussi exploités, explique La Vanguardia.

Un impact sur la pollution, le bruit et la chaleur

Outre son côté esthétique, ce projet a un objectif environnemental. Les toits végétaux permettront d’absorber la pollution et de réduire le bruit et la chaleur. En été, la température à l’intérieur des bus pourrait baisser de 3 à 4 degrés. Ce qui n’est pas négligeable. À cette époque de l’année, la ville devient un sauna.

L’idée pourrait ensuite être étendue à l’ensemble du réseau. La société des transports urbains de Madrid, EMT, exploite 1 900 bus. Cela fait près de 20 000 mètres carrés de toits à végétaliser, sans compter tous les autres abribus. Reste que cette installation a un coût : 2 500 euros par bus.

Marine VAUTRIN

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