Alerte sur les colliers d’ambre pour bébés
Publié le 19 mai 2017 à 16:56 Aujourd'hui
La Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) tire, de nouveau, la sonnette d’alarme concernant les colliers d’ambre pour bébés. Ces produits présenteraient de nombreux risques : strangulation, suffocation.
Utilisés contre les douleurs des nourrissons au moment où leurs dents commencent à pousser, les bracelets et colliers d’ambre peuvent être dangereux. Ces accessoires sont souvent placés autour du cou du bébé, entraînant un risque d’étranglement ou d’inhalation des perles. En 2011, la Répression des fraudes a déjà alerté sur la dangerosité de certains articles vendus sur le marché. Quatre ans plus tard, « compte tenu de la persistance de ces produits sur le marché », l’autorité compétente a mené une nouvelle enquête. Et les résultats sont inquiétants : sur 32 bracelets et colliers prélevés, dont la plupart sont fabriqués en Pologne ou en Lituanie de manière artisanale, 28 ont été considérés comme dangereux en raison d’un risque de strangulation ou de suffocation. En cause, la mauvaise qualité des fermoirs et du fil, qui cèdent facilement.
Absence d’avertissement et allégations thérapeutiques injustifiées
L’enquête de la DGCCRF s’est aussi portée sur le respect des avertissements et des informations devant être fournis au consommateur et des règles d’étiquetage. Selon elle, l’information donnée au consommateur est « insuffisante » ou « mensongère ». La moitié des accessoires analysés ne présentaient pas d’avertissements de sécurité sur les risques inhérents aux produits et sur l’importance de la surveillance parentale.
La DGCCRF a aussi relevé des mentions vagues ou non justifiées. « Certaines étaient relatives à des propriétés bénéfiques pour la santé », explique la répression des fraudes. Certains établissements vantaient les propriétés antibactériennes, antioxydantes ou anti-inflammatoires de leurs produits sans que des justificatifs de ces allégations n’aient été fournis. « D’autres mentions portaient sur l’origine de l’ambre sans que le professionnel, qui vendait colliers et bracelets avec des certificats de garantie comme seul gage de conformité du produit, ait procédé à une quelconque analyse », ajoute la DGCCRF.
La plupart des revendeurs ne connaissent pas l’obligation générale de sécurité (OGS) et ne prennent pas l’initiative de vérifier, auprès de leurs fournisseurs, les mesures de sécurité mises en œuvre. Mais ces dernières sont rarement effectuées car elles sont jugées trop onéreuses. Les autocontrôles sont insuffisants. Les enquêteurs de la DGCCRF ont par exemple constaté qu’un établissement « procédait à des essais sur un seul collier parmi les 34 références commercialisées et n’en pratiquait aucun sur les bracelets malgré 42 références commercialisées ».
Au total, 16 avertissements liés au non-respect de l’obligation générale de sécurité ont été adressés aux établissements concernés. Par ailleurs, « compte tenu du taux de dangerosité qui reste très élevé sur ces produits », la DGCCRF a alerté les autres pays européens, via le réseau RAPEX. Elle publiera un avis destiné aux professionnels pour leur rappeler la nécessité de procéder à des essais de sécurité et de fournir aux parents des précautions d’emploi adéquates. L’autorité fait savoir qu’elle poursuivra le contrôle de ces produits et renforcera son action de sensibilisation sur certains salons professionnels.