Tuberculose : du bœuf contaminé dans nos assiettes ?

Publié le 25 octobre 2017 à 16:56 Aujourd'hui

Dans son édition du mercredi 25 octobre, Le Canard enchaîné révéle que plusieurs tonnes de bœuf seraient contaminées par la tuberculose. Le tout serait vendu en supermarchés.

Alors que la consommation de viande ne cesse de chuter (de 26,6 kilos à 24,0 kilos entre 2005 et 2015), la récente enquête du Canard enchaînée risque d’empirer la situation. Dans son édition du mercredi 25 octobre, l’hebdomadaire révèle que pas moins de 8 000 vaches contractent la tuberculose chaque année et qu’au total, 3 000 tonnes de viandes contaminées seraient vendues en supermarchés. Cette révélation peut en choquer plus d’un, et pourtant, cette pratique est légale.

Une pratique légale

Cette enquête fait suite à une remarque d’un responsable de la Direction général de l’alimentation (DGAL). Ce dernier aurait déclaré, « personne n’a attrapé la tuberculose en mangeant de la viande de bœuf ». Il est vrai que les consommateurs sont globalement à l’abri de toute contamination. Cependant, les professionnels de la filière bovine sont davantage exposés à ce risque, ce qui est le cas des agriculteurs, vétérinaires et amateurs de lait cru « en contact avec le bétail ». Cette pratique est pourtant parfaitement normale et même validée par les autorités sanitaires. Elles assurent que le danger pour l’Homme est nul puisque les organes infectés sont retirés.

Le règlement européen 854/2004, qui encadre cette question, explique que toute viande avec des « lésions tuberculeuses dans plusieurs organes ou parties de la carcasse, doivent être déclarées impropres à la consommation humaine ». Paradoxalement, l’Europe déclare également : « lorsqu’une lésion tuberculeuse a été découverte dans les ganglions lymphatiques d’un seul organe ou d’une seule partie de la carcasse, seul cet organe ou cette partie de la carcasse et les ganglions lymphatiques connexes doit être déclaré impropre à la consommation humaine. »

Une histoire d’argent

Ce n’est pas tout. Le Canard explique qu’aucune indication n’est mentionnée sur l’emballage du produit et que la viande contaminée est « vendue en barquettes ‘premier choix’ « . « La quasi-totalité des bovins exécutés pour cause de tuberculose sont, en effet, des races à viande proposées plus cher en rayon que la vulgaire vache de réforme », explique l’hebdomadaire, précisant que tout ceci ne serait qu’une histoire d’argent. Alors qu’habituellement le prix au kilo d’une carcasse est aux alentours de 3,5 euros, il peut tomber à 1,5 euro pour une contaminée. Or, en rayons, les prix restent identiques.

Selon l’Institut Pasteur, il y aurait chaque année 5 000 nouveaux cas de tuberculose et 900 décès liés à cette maladie. Une personne affectée non traitée contamine, en moyenne, entre 10 et 15 personnes tous les ans.

Marie Bascoulergue

  1. Quelle honte de nous vendre de la viande contaminée!

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