Cameroun : des serviettes hygiéniques naturelles et biodégradables

Publié le 15 mai 2018 à 12:52 Demain

Initié par une entrepreneure camerounaise, le projet KujaEcoPads entend rendre accessibles les protections périodiques aux femmes en proposant des serviettes hygiéniques peu coûteuses et 100% biodégradables, faites à base de tiges de bananes et de plantains.

En Afrique, de nombreuses femmes n’utilisent pas de serviettes hygiéniques pendant leurs règles. Selon l’ONG Plan International, une fille sur 10 ne va d’ailleurs pas à l’école quand elle a ses menstruations. D’une part parce que les sanitaires des établissements scolaires manquent d’hygiène, sont souvent mixtes, voire n’existent pas. De l’autre parce que les produits d’hygiène menstruelle ne sont pas accessibles et coûtent très cher. À cause du prix notamment, les femmes utilisent alors des feuilles de banane ou bien des bouts de vêtements pour éviter les fuites. Au Cameroun, Marie-Claire Kuja, une entrepreneuse qui a fait des formations en hygiène menstruelle en Inde, a eu l’idée de lancer le projet KujaEcoPads : des serviettes hygiéniques abordables qui ont la particularité d’être 100% biodégradables, sans produits chimiques et donc respectueuses de la santé et de l’environnement.  « Les serviettes KujaEcoPads sont faites à base de fibres biodégradables qui, jetées au sol, se décomposent par les micro-organismes en six mois », explique Marie-Claire Kuja, à la BBC.

Des serviettes hygiéniques naturelles et abordables

Les serviettes hygiéniques sont fabriquées à partir de tiges de bananes et de plantains, collectées par la communauté dans les plantations à Bamenda. Les fibres sont ensuite extraites, séchées et écrasées « pour en faire ressortir un produit semblable au coton ». En résulte une serviette hygiénique naturelle et sans produits chimiques. Selon la BBC, les produits KujaEcoPads ont été testés et approuvés par l’Institut universitaire et biomédicale Saint-Louis de Bamenda, au Cameroun. Grâce à ce processus, l’initiatrice du projet peut ainsi proposer des serviettes hygiéniques peu coûteuses. Le paquet de 4 serviettes est vendu 250 francs CFA et celui de 16 à 1100 francs CFA, soit un peu moins de 1,70 euro. « Nous voulons que les filles cessent d’utiliser les habits comme serviettes hygiéniques », souligne Marie-Claire Kuja.

Une belle initiative qui rappelle celle de la société KmerPad. Celle-ci fabrique au Cameroun des protections périodiques lavables en coton bio, moins coûteuses que des jetables. Objectif : lutter contre la déscolarisation des jeunes camerounaises.

Marine VAUTRIN

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