Des canons à neige pour sauver un glacier suisse

Publié le 5 mai 2017 à 11:24 Demain

Depuis plusieurs années, le glacier Morteratsch en Suisse est victime du réchauffement climatique et fond peu à peu. Pour le sauver, une équipe de scientifiques propose une solution plus qu’originale : 4000 canons à neige afin de créer une couche de protection. 

Qui ne connait pas les sommets blancs et majestueux des Alpes ? Ces montagnes légendaires en Europe représentent une manne touristique et économique conséquente, notamment pour la Suisse. Mais depuis quelques années, les sommets helvétiques sont victimes du réchauffement climatique. La neige vient à manquer, et ces paradis blancs commencent à disparaître. En 2016, le mois de décembre a été le plus sec depuis 1864. Parmi les victimes : le glacier Morteratsch, qui est le plus grand de la chaîne Bernina, a reculé de plus de 30 mètres. C’est plus de 2 km de perdu en 140 ans.

Des canons à neige comme solution

Afin d’inverser la tendance, Hans Oerlemansn spécialiste des glaciers à l’université d’Utrecht, compte utiliser 4000 canons à neige. Le principe est simple : créer de la poudreuse artificielle sur le glacier pendant la période estivale. Cela empêcherait que les rayons du soleil fassent fondre la glace et permettrait au glacier de se reconsolider. Ainsi, celui-ci pourrait en une vingtaine d’années regagner 800 mètres de calotte. Le procédé devrait être testé dès cet été sur un glacier plus petit : le Diavolezzafirn. Un projet pilote à 90 000€. S’il fonctionne le gouvernement suisse pourrait débloquer les millions d’euros nécessaires pour sauver le Morteratsch. Pour autant, sauver l’ensemble de la chaîne de montagnes semble impossible. La technologie utilisée représente un coût bien trop élevé, et ne pourrait pas être utilisé à grande échelle. Les observateurs de ce projet restent tout de même sur la réserve.

Une initiative qui vaut le détour, mais qui sur le long terme ne semble pas être réalisable. Le temps et les financements nous diront si le glacier de Morteratsch, qui culmine à 4020 mètres d’altitude, pourra être sauvé.

Alice Glaz

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