Cet Américain fait pousser des légumes près du pôle Nord

Publié le 27 janvier 2018 à 10:30 Aujourd'hui

Faire pousser des légumes dans des conditions extrêmes, c’est l’idée qu’a eu le chef Benjamin Vidmar. Son but : produire des aliments localement et à terme rendre l’archipel de Svalbard (Norvège) plus durable.

Pour obtenir de belles plantes, quelques règles s’imposent. Il faut de l’eau, de la lumière et des températures ni trop chaudes ni trop froides. Ces détails n’ont pas arrêté Benjamin Vidmar. Cet Américain originaire de Floride (États-Unis) a prouvé qu’il était possible de planter n’importe quoi n’importe où, même dans les zones les plus reculées du globe. Avec son projet Polar Permaculture Solutions, il cultive des légumes à Longyearbyen sur l’archipel norvégien de Svalbard dans l’océan Arctique, où il est arrivé en 2007 en tant que chef. Les particularités de cette région : une température annuelle moyenne de -5°C (avec des pics à -30°C, -40°C) et une nuit polaire qui dure environ quatre mois. Niveau condition de vie, on connaît mieux. Le but de son projet est de mettre en place une économie circulaire en cultivant des aliments localement et rendre Svalbard plus durable.

Radis, pois, tomates

Dans ce village, Benjamin Vidmar a construit un laboratoire ainsi qu’un dôme d’environ 50 mètres carrés, où il y fait pousser des légumes frais. La serre est utilisée principalement durant la nuit polaire lorsque le soleil ne se lève plus. Au cœur de la structure se trouve un mini sauna pour garder l’intérieur à une température de -8 degrés ainsi qu’un lombricomposteur. Aucun engrais n’est donc utilisé. Il fertilise son potager grâce au compost obtenu. Les légumes sont plantés dans des plateaux remplis de terre et de compost. Petit bémol : Svalbard est un archipel rocheux. Le sol est donc trop pauvre pour pouvoir faire pousser quoi que ce soit. La terre est donc importée. Lorsque les plantes arrivent à maturité, le chef et son fils Amir vendent leurs récoltes à des restaurateurs et hôteliers. Chaque semaine environ, ils vont distribuer les plateaux et récupérer les anciens (voir la vidéo ci-dessus) ainsi que des déchets organiques. Ces derniers vont nourrir les vers qui créeront de nouveau un bon compost. Une véritable économie circulaire.

Pour l’heure, cet agriculteur en herbe fait pousser des radis, des pois, des tomates, des piments ou encore des aromates, comme des oignons, de l’aneth et de la coriandre. « Nous ne voulons pas faire pousser des avocats, nous n’essayons pas de faire pousser des bananes, nous n’essayons pas de faire pousser des mangues […] nous cultivons juste des choses qui peuvent résister au froid », a-t-il indiqué au média américain NBC News. Depuis quelque temps, Benjamin Vidmar utilise le reste des plateaux mélangé à des vers pour nourrir des cailles afin qu’elles picorent comme si elles étaient dans la nature. Leurs œufs sont également vendus.

Pour en savoir plus sur le projet de Benjamin Vidmar, rendez-vous sur son site Internet ici.

 

Marie Bascoulergue

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