Des champs de mines détectés grâce à des épinards ?

Publié le 4 novembre 2016 à 13:43 Demain

Des scientifiques américains du MIT ont réussi à transformer les feuilles d’épinard en détecteurs d’explosifs en y intégrant des nanotubes de carbone.

Imaginez si dans les pays frappés par la guerre, des épinards plantés dans des champs de mines pourraient détecter la présence d’explosifs… Cette idée surprenante sera bientôt rendue possible.

Des chercheurs de la célèbre université MIT ont eu l’idée d’implanter dans les feuilles d’épinard des nanotubes de carbone capables de détecter différents composés chimiques. Comme, des nitroaromatiques souvent employés dans la fabrication d’explosifs. Cette technologie est baptisée nanobionique, elle « a pour objectif d’introduire des nanoparticules dans la plante pour lui ajouter de nouvelles fonctions », explique Michael Strano, le directeur de l’équipe de recherche du MIT, dans la revue Nature Materials.

Concrètement, les chercheurs ont utilisé la technique « de l’infusion vasculaire » qui consiste à appliquer la solution de nanoparticules et incorporer les nanotubes aux feuilles d’épinard.  En un rien de temps, ce composé agit sur les feuilles. Lorsqu’elles absorbent, par exemple, des eaux contaminées, les détecteurs s’activent instantanément.

Les épinards détecteurs d’explosifs vont être perfectionnés

Ces nanotubes de carbone sont capables de capter la composition chimique du sol et de l’eau. Si jamais une plante pousse au-dessus d’un obus ou d’une mine, ils vont émettre une lumière fluorescence qui sera tout de suite enregistrée par les scientifiques. Pour détecter cette lumière, « il suffit simplement d’utiliser une petite caméra infrarouge », précise Michael Strano.

Pour le moment, les premières  expériences ont été concluantes. Les scientifiques du MIT cherchent désormais à perfectionner leur prototype de nanotube. Les nouvelles innovations devront permettre la détection des polluants, de la radioactivité ou encore des nombreux changements dans la qualité du sol. Ensuite, ces nouveaux nanotubes de carbone seront expérimentés dans les conditions du réel. Les scientifiques prévoient d’utiliser les plantes et les arbres comme de véritables capteurs vivants.

Ce genre d’innovation n’est pas une première aux États-Unis. En effet, des chercheurs ont déjà utilisé des capteurs pour détecter des pollutions chimiques dans les sols, et des pommes de terre qui s’illuminent lorsqu’elles manquent d’eau ont même été inventées.

Rei Angjeli

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