Choc toxique lié aux règles : les tampons hors de cause

Publié le 5 juillet 2017 à 10:50 Aujourd'hui

Voilà qui est rassurant. Selon les premiers résultats d’une enquête menée par le Centre national de référence des staphylocoques de Lyon, les tampons hygiéniques ne favorisent pas les chocs toxiques. En revanche, les coupes menstruelles sont pointées du doigt.

 Les tampons hygiéniques utilisés pendant les règles sont-ils responsables de chocs toxiques ? C’est ce qu’a voulu savoir le Centre national de référence des staphylocoques des Hospices Civils de Lyon, suite à la hausse de nombre de cas de STC en France. Cinq ont été déclarés en 2004, 19 en 2011 et 22 en 2014. En octobre dernier, une vaste collecte de tampons usagés avait été lancée pour faire avancer la recherche sur le syndrome du choc toxique (STC). Celui-ci est provoqué par le staphylocoque doré, une bactérie sans danger présente chez 30 à 40 % de la population. Seules 4 % des femmes en ont dans la flore vaginale et parmi elles, 1% est porteur d’une souche particulière de staphylocoque qui peut produire une toxine dangereuse, la TSST-1.

Les chercheurs ont analysé les échantillons collectés et ont en parallèle testé les marques les plus utilisées et tenté de reproduire les conditions de culture se rapprochant de l’intérieur du vagin, avec peu d’oxygène. Neuf mois plus tard, ils livrent les premiers résultats de leur étude. Ceux-ci sont très rassurants.

« Contrairement au tampon Rely retiré du marché dans les années 80 aucun dispositif vaginal ne stimule la production de la toxine TSSTT-1 qui déclenche le choc toxique », indique le Centre national de référence du staphylocoque des Hospices Civils de Lyon. « Certains tampons ont même un effet protecteur », ajoute-t-il. Pour les chercheurs, si le nombre de cas de SCT a augmenté ces dernières années, cela est surtout dû à une mauvaise utilisation des tampons. D’où l’importance de changer régulièrement de protection dans la journée et de ne pas en porter la nuit. Une mise en garde sur le STC doit d’ailleurs obligatoirement figurer sur les notices des boîtes de tampons.

Des risques liés aux coupes menstruelles

Si les tampons sont mis hors de cause, les coupes menstruelles sont, elles, pointées du doigt. L’étude souligne les risques liés à l’utilisation de ces dispositifs, présentés comme une alternative plus économique et plus écologique. Les coupes menstruelles, qui ont un diamètre plus important que les tampons, permettent une arrivée d’air et donc d’oxygène plus importante. Elles favorisent la croissance du staphylocoque et la production de la toxine. « Les règles d’utilisation des coupes menstruelles doivent s’inspirer de celles des tampons. Ne pas les porter la nuit pendant son sommeil et le jour plus de 6 heures ».

Une enquête en ligne a été lancée afin de mieux connaître les comportements des Françaises sur l’utilisation de leurs protections hygiéniques. L’objectif : améliorer la prévention.

Marine VAUTRIN

Sur le même thème