Cirques : Rennes en faveur de l’interdiction des animaux sauvages

Publié le 5 décembre 2017 à 13:16 Aujourd'hui

Le conseil municipal de la ville de Rennes a voté un vœu en faveur d’une réglementation interdisant les animaux sauvages dans les cirques de la ville bretonne. Cela fait suite à la polémique suscitée après l’abattage d’un tigre dans les rues de Paris, le 24 novembre dernier.

La question de la présence d’animaux sauvages dans les cirques a toujours fait débat. Bien que leurs propriétaires assurent qu’ils sont bien traités, les défenseurs des animaux dénoncent l’exploitation et la maltraitance de ces bêtes. D’ailleurs, la polémique est loin de se tasser. Vendredi 24 novembre dernier, en fin d’après-midi, un tigre a été abattu dans le XVe arrondissement de Paris après s’être échappé. Après cela, le débat sur la présence d’animaux sauvage a été relancé.

Hier, lors du conseil municipal de la ville de Rennes, le groupe Parti de Gauche et les Écologistes ont mis sur la table la question de l’interdiction de ces animaux dans les cirques. Les élus ont proposé un vœu afin de ne plus faire appel aux cirques avec des animaux sauvages. « Le vœu que nous vous proposons aujourd’hui se veut être une alarme, une alarme envoyée aux représentants de l’État sur un phénomène que nous ne pouvons plus tolérer, à savoir l’utilisation d’animaux sauvages dans les cirques », a déclaré Jean-Paul Tual, conseiller municipal Parti de Gauche lors du conseil. Ce dernier a estimé que la ville, « de par ses engagements en faveur de la protection animale, ne peut pas être à la traîne sur le sujet ». Avec seulement trois abstentions, le vœu a été adopté.

« Les animaux sauvages ne sont pas faits pour être confinés »

Les élus souhaitent créer un réseau avec Rennes et les 65 autres villes françaises ayant déjà banni la présence d’animaux sauvages dans les cirques. Pour Jean-Paul Tual, « cette mise en réseau permettrait d’échanger sur la situation de nos territoires respectifs mais aussi d’intervenir sur le plan national pour une évolution de la législation ou encore de dialoguer avec les professionnels des cirques sur le devenir de leurs animaux, l’avenir de leur profession et tous les problèmes qui pourraient en découler ».

Pour appuyer ces propos, le conseiller municipal a évoqué le passage du cirque de Saint-Pétersbourg, en septembre dernier, dans lequel les spectateurs et passants ont pu voir des éléphants attachés toute la journée à une courte chaîne, « sans pouvoir se déplacer et subissant les pollutions de la ville ». « Les animaux sauvages, plus que les autres, ne sont pas faits pour être confinés dans un espace restreint ou pire, pour rester attacher. […] Leur espérance de vie en bonne santé se trouve limitée », insiste l’élu. D’ailleurs, ce dernier a rappelé que l’European Association of Zoos and Aquaria (EAZA) recommande un minimum de 400 m² pour trois éléphants en plus de l’espace intérieur. Pour l’élu, « ceci est incompatible avec leur présence dans des cirques ». Bien qu’en faveur de la découverte des arts du cirque, il estime que cela ne doit pas se faire à n’importe quel prix. Suite au passage de ce cirque, une pétition a été lancée pour dénoncer les conditions de détention de ces animaux. À ce jour, elle a recueilli plus de 27 400 signatures.

Marie Bascoulergue

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