Des coupures de courant sont à prévoir cet hiver

Publié le 7 novembre 2017 à 16:49 Aujourd'hui

Le gestionnaire du réseau électrique français (RTE) a annoncé mardi 7 novembre 2017 que des coupures de courant pourraient avoir lieu cet hiver. L’organisme évoque aussi l’objectif des 50% de nucléaire d’ici 2025. 

À l’approche de l’hiver, les jours sont de plus en plus courts et les températures commencent à chuter fortement. Face à cela, nous sommes contraints d’allumer les lumières plus tôt et d’augmenter le chauffage. Cependant, à Noël, nous risquons d’avoir quelques surprises. RTE a dévoilé ce 7 novembre son bilan prévisionnel dans lequel il place le prochain hiver sous « surveillance ». « Avec l’arrêt définitif des moyens de production au fioul en 2017 et 2018, le système électrique est désormais ajusté aux besoins électriques de la France. Des arrêts non prévus ou des conditions climatiques « hors norme » pourraient fragiliser l’alimentation électrique des Français », explique RTE dans son communiqué. Autrement dit, RTE serait contraint de prendre des « solutions exceptionnelles pour maintenir la sécurité d’alimentation électrique ». Parmi lesquelles des coupures de courant. Cette situation pourrait durer jusqu’en 2020.

Concrètement, le gestionnaire du réseau électrique français compte interrompre l’alimentation des plus gros consommateurs industriels volontaires ou baisser de 5% la tension sur les réseaux électriques. Ce n’est qu’en dernier recours que RTE décidera de couper le courant momentanément, de manière localisée et tournante. Une alerte serait relayée dans les médias et les réseaux sociaux pour encourager les Français à réduire leur consommation durant les heures de pointe. RTE rappelle que des gestes simples peuvent également être bénéfiques. Si tout le monde éteint la lumière de ses pièces vides ou encore baisse la température d’un ou deux degrés dans leur logement, cela permettrait d’économiser 2 000 à 3 000 MW soit deux à trois réacteurs nucléaires.

Vers un nouvel objectif pour 2035 ?

RTE revient également sur le difficile objectif de réduire à 50% la part du nucléaire dans la production de courant d’ici à 2025, qui, selon l’organisme, va obligatoirement conduire à une hausse des émissions des CO2. En revanche, l’organisme a mis au point quatre scénarios à mettre en place afin de réussir au mieux cette transition énergétique. L’un d’eux, le scénario Ampère, prévoit de réduire de 50% la production du nucléaire d’ici à 2035. L’ensemble de ces hypothèses aboutissent à une « croissance forte des énergies renouvelables », « la fermeture de réacteurs nucléaires », « une évolution de la consommation électrique », au « développement massif du véhicule électrique », et à « la croissance de l’autoconsommation électrique ».

Un scepticisme entendu par le gouvernement. Le ministre de la Transition écologique Nicolas Hulot a annoncé ce mardi 7 novembre l’abandon de l’objectif de réduire à 50% la part du nucléaire dans la production d’électricité d’ici à 2025. « Si on veut maintenir la date de 2025 pour ramener dans le mix énergétique le nucléaire à 50%, ça se fera au détriment de nos objectifs climatiques et de la fermeture des centrales à charbon », a déclaré le ministre. Une nouvelle date sera fixée dans les prochains mois.

Marie Bascoulergue

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