Le Danemark a carburé à l’éolien dans la nuit du 23 au 24 décembre

Publié le 26 décembre 2016 à 16:00 Demain

Le Danemark, un exemple à suivre. Dans la nuit de vendredi à samedi, le pays a assuré 100% de sa consommation électrique grâce à son parc éolien.

On le sait, les fêtes de fin d’année sont la période la plus critique en matière de consommation d’électricité. Avec les guirlandes et autres décorations lumineuses, on explose les compteurs. Et avec la baisse des températures, les chauffages électriques carburent comme jamais. Pour l’environnement, on connaît mieux. Le Danemark a lui réussi, dans la nuit du 23 décembre au 24 décembre, à assurer 100% de sa consommation électrique grâce à… l’éolien ! Le pays a même produit 111% d’électricité, ce qui lui a permis d’en revendre.

Une prouesse qui n’a rien d’étonnant lorsque l’on sait que le Danemark est l’un des pionniers, avec d’autres pays du Nord, de l’éolien offshore (mer) depuis le début des années 1990. « Cela permet d’avoir une grosse production décentralisée et d’avoir des gros tuyaux, ce qui est assez différent de ce qu’on peut avoir comme éolien au sol, cela permet d’avoir des éoliennes plus importantes, plus grosses, qui produisant beaucoup plus d’énergie », explique Benoît Hartmann, porte-parole de France Nature Environnement, à France Info.

La France, « le mauvais élève »

Reste que la France est encore bien loin des performances du Danemark. Elle est d’ailleurs le « mauvais élève de la classe ». Aujourd’hui, l’éolien ne représente que 3,9% de la production nationale. Si notre voisin du Nord mise gros sur l’éolien offshore, c’est bien tout le contraire chez nous. La France ne l’exploite pas du tout. Et cela est bien dommage car grâce à ses côtes, la France possède un potentiel énergétique énorme, le deuxième derrière le Royaume-Uni. « On pourrait être l’un des grands producteurs d’énergie éolienne », estime Benoît Hartmann.

Problème, bien qu’elles montrent leur utilité, ces turbines à vent ne plaisent pas à tout le monde. Nombreux sont les riverains à estimer que les éoliennes gâchent le paysage. Mais pour le porte-parole de France Nature Environnement, les enjeux sont importants. L’avenir de l’humanité dépend des énergies renouvelables. « Ce n’est pas la pire des perspectives que d’avoir des éoliennes dans son champ de vision quand on sait qu’on a supporté des centrales nucléaires quelque temps », conclut-il.

En tout cas, la transition énergétique est en marche et même là où on ne l’attend pas. Depuis le 12 décembre, Las Vegas, la capitale de l’État du Nevada, fonctionne entièrement grâce aux énergies renouvelables. Comme quoi, rien n’est impossible.

Aujourd’hui, de nombreuses start-up planchent sur ces énergies « vertes » et tentent de développer des systèmes autres que les éoliennes et les panneaux solaires. En juillet dernier, nous vous avions déjà parlé de Eel Energy. Cette start-up française a mis au point une hydrolienne à membrane ondulante, une sorte d’anguille en caoutchouc. Équipée de convertisseurs, cette membrane transforme les courants marins en électricité. Une vraie révolution dans le monde des énergies renouvelables. Cette hydrolienne, qui fonctionne en eau peu profonde et avec des courants de 0,7 à 2,5 mètres par seconde (inférieurs aux technologies alternatives), peut être implantée au plus près des besoins énergétiques. La société boulonnaise effectue actuellement plusieurs tests (qui s’avèrent très concluants) et vient de bénéficier d’une aide de 3,7 millions d’euros du Programme d’investissement d’avenir (PIA), opéré par Bpifrance, pour développer son prototype.

Marine VAUTRIN

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