De la dentelle pour sauver la barrière de corail

Publié le 14 juin 2018 à 14:03 Aujourd'hui

L’artiste plasticien Jérémy Gobé, le producteur de dentelle Scop Fontanille et la chercheuse en biologie marine Isabelle Domart-Coulon ont lancé le projet « Corail Artefact ». Pour sauver la barrière de corail qui subit de nombreux épisodes de blanchissement, le trio a élaboré une dentelle artistique sur laquelle le corail pourrait se fixer et continuer à se développer.

La grande barrière de corail est un joyau du patrimoine mondial de l’humanité qui connaît actuellement une menace majeure. Depuis quelques décennies, les épisodes de blanchissement se multiplient à son égard, ce qui met en péril la survie des coraux. En effet, lorsque l’eau de la mer est trop chaude, ces derniers ont des difficultés à s’alimenter et finissent par se dévitaliser en devenant blanc. Des dommages qui se répètent à cause du réchauffement climatique et qui enrayent la survie des organismes marins. Le climat plus chaud empêche effectivement les nouvelles cellules de corail de se fixer au récif ce qui entraînerait à terme son extinction. Pour contrer ce fléau, l’artiste Jérémy Gobé a toutefois eu une idée. En regardant le point d’esprit, un modèle de dentelle, il a remarqué que sa structure était tout à fait semblable à celle d’une cellule de corail vue au microscope. Une découverte bienheureuse qu’il a partagé avec la chercheuse en biologie marine Isabelle Domart-Coulon. En partenariat avec le producteur de dentelle Scop Fontanille, le trio a ainsi lancé la production d’une dentelle du Puy en Velay pouvant servir de support au renouvellement des cellules de corail.

Le projet devrait aboutir en 2021

Suite à des premiers tests en laboratoire, comportant notamment des anémones, la dentelle en coton s’est révélée être un matériel parfaitement compatible avec le corail. Scop Fontanille a d’ores et déjà fabriqué 400 mètres de dentelle qui arborent des motifs de coraux. Des tests sont prévus l’année prochaine en Australie où les initiatives se multiplient pour préserver les coraux. Pour pleinement se développer, le projet de dentelle aurait besoin de 400.000 euros. S’il réussi à se faire financer, il devrait aboutir en 2021. Au début du mois de juin de cette année, les dentelles ont notamment été dévoilées lors de l’exposition Warmingland réalisée dans le cadre du Forum international de la météo et du climat et consacrée aux enjeux du réchauffement climatique et du développement durable. En septembre prochain, des prototypes et des aquariums d’expérience seront présentés au Musée Bargoin à Clermont-Ferrand dans le cadre du Festival des textiles extraordinaires. Une initiative artistique et écologique à suivre !

Claire Lebrun