Enfin une solution pour traiter les déchets nucléaires ?

Publié le 15 avril 2019 à 14:29 Demain

Le prix Nobel français de physique 2018 pourrait avoir trouvé une application révolutionnaire à son laser surpuissant. Il pourrait réduire drastiquement la durée de vie radioactive des pires déchets nucléaires. 

Question de premier ordre pour la France puisque notre pays est proportionnellement à sa consommation le premier producteur d’énergie nucléaire, le problème du traitement des déchets radioactifs n’a toujours pas trouvé de résolution complète à l’approche de l’ouverture d’un débat public sur le cinquième Plan national de gestion des matières et déchets radioactifs le 17 avril prochain. Dans le mix énergétique français, le nucléaire représente une part de 71 % occasionnant, pour la France seulement, un stock de 2 700 000 m3 en 2030 de déchets dont on ne sait encore que faire à part les enfouir.

Même si les mesures de sécurité sont drastiques pour ces sites d’enfouissement, le problème réside toutefois dans leur longévité. Ces restes de la production d’énergie nucléaire sont divisés en deux grandes catégories, ceux à vie courte de moins de 31 ans, et ceux à vie longue au-dessus de cette limite. Ainsi, ces résidus radioactifs représentent un danger jusqu’à 5,2 ans pour le Cobalt 60, le tritium, le strontium 90, le Césium 137 jusqu‘à 30 ans. Puis viennent les résidus à vie longue de 432 ans, Américium 241, radium 226, carbone 14, plutonium 239, neptunium 237, l’iode 129. Enfin l’uranium 238 compte une durée de vie de 4,5 milliards d’années !

Nucléaire : une énergie à moitié propre

Alors que la pérennité de cette énergie, que l’on peut considérer à la fois comme propre et très sale, fait l’objet de débats houleux, il semblerait qu’un scientifique français ait trouvé une piste de réflexion pour le traitement de ces matières radioactives. Gérard Mourou professeur émérite à l’École Polytechnique, a reçu le prix Nobel de physique 2018 pour l’élaboration d’une méthode de génération d’impulsions optiques ultra-courtes de haute intensité.

Une découverte aux applications multiples pour la chirurgie de l’œil notamment pour la précision inégalée de ce laser, mais surtout dans le domaine du nucléaire. » Si on met un neutron en plus ou si on enlève un, ce n’est plus le même atome, ses propriétés vont alors totalement changer. La durée de vie de ces déchets est changée fondamentalement : on peut la réduire d’un million d’années à 30 minutes !  » explique le scientifique dans un article de la Tribune.
 À 74 ans, ce physicien de génie se donne 10 ou 15 ans pour pouvoir « montrer quelque chose » d’intéressant, probablement. Une application industrielle de ce processus pourrait donner un espoir fou pour les énergies de demain. 

Martin Dawance

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