Les eurodéputés veulent lutter contre l’importation de « faux » miel

Publié le 30 janvier 2018 à 17:00 Aujourd'hui

Les députés européens de la commission de l’agriculture du Parlement européen souhaitent en finir avec l’importation de « faux » miel en provenance des pays tiers. Pour cela, ils ont approuvé un projet de résolution le 23 janvier 2018.

L’Union européenne produit en moyenne environ 250 000 tonnes de miel chaque année. Il s’agit du deuxième producteur mondial juste après la Chine. Malgré tout, 200 000 tonnes de miel, soit 40% de la consommation, sont importées chaque année, dont le prix est en moyenne 2,3 fois moins cher. Cependant, la qualité n’est pas au rendez-vous. Le Centre commun de recherche de la Commission européenne a démontré que 20% « des échantillons prélevés aux frontières extérieures de l’UE ou dans les locaux des importateurs ne respectaient pas les normes de l’UE », rappelle le Parlement européen dans un communiqué précisant que les principaux pays exportateurs de miel vers l’UE sont la Chine, l’Ukraine, l’Argentine et le Mexique.

Pour lutter contre ces produits de mauvaise qualité, les députés européens ont décidé de s’engager. Ils souhaitent lutter contre l’importation de « faux » miel en provenance des pays tiers. Cette idée fait partie d’un projet de résolution visant à sauver les abeilles. Celui-ci a été approuvé mardi 23 janvier 2018 en commission de l’agriculture du Parlement européen par 38 voix contre une. Il devra être soumis au vote du Parlement dans son intégralité « probablement au cours de la session plénière des 28 février et 1er mars à Bruxelles », précise l’instance dans ce même communiqué.

Lutter contre la falsification du miel

Afin de lutter contre les importations de ces miels frelatés, les députés souhaitent qu’ils répondent aux normes européennes en vigueur lorsqu’ils doivent être vendus sur le territoire. « La Commission européenne devrait développer des procédures d’analyse en laboratoire efficaces, telles que les tests de résonance magnétique nucléaire », indiquent les eurodéputés, précisant que des sanctions plus sévères doivent être prises aux contrevenants. Les membres de la commission de l’agriculture demandent également une « harmonisation des inspections aux frontières et des contrôles du marché unique ». Ils voudraient faire imposer un échantillonnage par lots et des tests obligatoires pour l’ensemble des miels importés ainsi qu’une traçabilité plus stricte sur la chaîne de production. « La commission de l’agriculture a proposé des solutions pratiques et efficaces pour lutter contre la falsification du miel », a déclaré le rapporteur et eurodéputé hongrois Norbert Erdős. « La pierre angulaire du texte est l’appel à remplacer l’actuelle étiquette trompeuse « Mélange de miels UE et non UE » par une indication claire du ou des pays dont provient le ou les miels – y compris les pourcentages des différents miels utilisés dans le produit final. Tout cela contribuera à améliorer la situation actuellement morose de nos apiculteurs », a-t-il ajouté.

Bruxelles s’engage en faveur de la filière apicole

Les mesures de la commission de l’agriculture ne s’arrêtent pas là. Les membres souhaitent améliorer la santé des abeilles, faire interdire les pesticides nocifs et accroître le soutien aux apiculteurs. Pour cela, ils affirment qu’il est nécessaire d’augmenter de « 50% le budget des programmes apicoles nationaux » et d’introduire « un nouveau régime de soutien aux apiculteurs dans la politique agricole de l’Union pour l’après-2020 ». Selon les eurodéputés, la Commission européenne devrait aussi « chercher des moyens d’aider les apiculteurs à remédier aux pertes de production », notamment en mettant en place un système de compensation. Promouvoir les produits apicoles locaux et biologiques auprès du public, et principalement les jeunes, est également un des souhaits des membres de la commission.

Ce n’est pas la première fois que Bruxelles se penche sur la question des abeilles. Le 11 janvier dernier, la Commission européenne a lancé une consultation publique visant à « recueillir des avis sur le déclin des pollinisateurs afin de contribuer à l’élaboration d’une initiative européenne sur les pollinisateurs ». Les particuliers et les organisations ont jusqu’au 5 avril 2018 pour apporter leur contribution. Pour cela, il suffit de répondre à un questionnaire disponible ici.

 

Marie Bascoulergue

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