Du foie gras sans gavage, c’est enfin possible

Publié le 13 novembre 2017 à 11:59 Aujourd'hui

En Occitanie, les chercheurs d’une société de l’Ariège ont trouvé le moyen de concevoir du foie gras sans gaver les oies. Le but est de réduire la souffrance des animaux tout en proposant un produit de qualité.

Lorsque les fêtes de fin d’année approchent, la composition du menu fait partie des moments les plus importants. Escargots, huîtres, saumon, foie gras… Tous ces mets font partie des incontournables. Cependant, manger du foie gras est sujet à plusieurs controverses notamment en ce qui concerne sa fabrication. Gaver des oies pour manger leur foie malade lors d’un repas en famille n’est pas du goût des défenseurs des animaux. Ces derniers risquent de changer d’avis grâce à l’entreprise ariégeoise Aviwell.

Le pharmacien Gérard Campistron, le directeur de Recherches à l’Inserm Rémy Burcelin et la vétérinaire Geneviève Bénard ont réussi à obtenir naturellement du foie gras sans avoir à recourir au gavage. Aviwell s’est rendu compte que les oies faisaient naturellement des réserves avant la migration afin de survivre et de se reproduire. Pour les aider à faire ces stocks, les chercheurs ont tenté de recréer un environnement qui se rapprochait le plus de celui dans lequel elles sont à l’approche d’une période migratoire. Grâce à ce procédé, ils sont en mesure de fournir un produit de qualité qui respecte le bien-être animal.

Un foie gras de 350 grammes

La ferme Aviwell se situe dans un domaine agricole de 200 hectares :  832 m² sont consacrés aux installations d’élevage et de recherche et 2 200 m² au parcours herbeux. Les oies sont en moyenne entre 30 et 90 par colonies. En l’espace de 10 semaines, les palmipèdes pèsent en moyenne 5 kilos. Une fois à ce stade, les animaux se nourrissent beaucoup plus et stockent davantage dans leur foie sous forme de graisse, en prévision de la migration. Dans les colonnes de 20 minutes, Rémy Burcelin explique qu’après 20 semaines d’élevage « plus de 30 % de ces oies avaient un foie gras d’un poids d’environ 350 grammes, équivalant à celui des oies sauvages juste avant leur migration, avec un très bon goût ». « Les foies issus du gavage font 800g mais les animaux souffrent », poursuit-il. La qualité des aliments est un élément primordial pour Aviwell. L’ensemble de la nourriture des oies est garanti sans OGM. Mieux encore, l’entreprise souhaite les nourrir avec 100% de bio.

Pour obtenir de meilleurs résultats, Rémy Burcelin et son équipe vont modifier la composition du cocktail de nourriture donné aux animaux. 150 oies vont en bénéficier en décembre. « L’an prochain nous allons passer à 1 000 oies pour une première production de quelques centaines de kilos en 2018 et une seconde de 1,5 tonne en 2019 », explique-t-il. Désormais, les chercheurs souhaitent passer à l’étape de production, prévue courant 2018. Pour cela, Aviwell est en train de préparer une campagne de financement participatif grâce à la plateforme WiSEED.

 

Marie Bascoulergue

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