Fwee : des friandises à base de fruits invendus

Publié le 31 mars 2016 à 16:00 Demain

Et si les fruits invendus devenaient de délicieux bonbons ? C’est l’idée d’une start-up qui transforme les surplus des exploitants de la région Rhône-Alpes pour en faire des tagliatelles de pâte de fruits. Coup de projecteur sur cette initiative qui lutte contre le gaspillage alimentaire.

Que faire des fruits invendus des exploitants ? Les transformer en délicieuses sucreries ! Voilà l’excellente idée de Soizic Ozbolt, créatrice de la société Maydine. Depuis juin 2015, la jeune entrepreneuse de 31 ans récupère les surplus agricoles de la région Rhône-Alpes, pour en confectionner des bonbons, à savoir des Fwee, des friandises qui se présentent sous la forme de tagliatelles de pâte de fruits. Une initiative bienvenue lorsque l’on sait que 45% des fruits produits sont invendus et donc jetés.

Sa technique ? Le cuir de fruit

C’est au cours de ses voyages humanitaires au Moyen et Proche-Orient, notamment au Liban, que la jeune femme a découvert le procédé de transformation qui lancera son projet : le cuir de fruit. « Il s’agit d’une technique ancestrale qui consiste dans un premier temps à transformer les fruits lavés et épluchés en purée. Cette purée de fruits est ensuite étalée sur une grande plaque et enfournée pendant 8 heures dans un déshydrateur alimentaire », nous explique-t-elle. Une fois sèches, les plaques de pâte de fruits sont découpées en fines lamelles pour en faire de belles tagliatelles fruitées. Ne reste plus qu’à les déguster. Ce procédé semble enfantin mais nécessite tout de même du travail (et de la patience) car « pour 1 kilo de Fwee, il faut 9 kilos de fruits frais », rappelle Soizic Ozbolt.

Des bonbons sains

Ces sucreries sont sans sucre ajouté et sans colorant. Le jus de citron est utilisé pour éviter l’oxydation paquetsdes fruits et donc conserver leur couleur naturelle. Voilà une friandise qui devrait satisfaire nos papilles sans culpabiliser. La gourmandise est ici vivement recommandée !

Pommes, abricots, fraises, kiwis, cerises, pêches, poires, et bientôt prunes… Tous ces fruits sont revalorisés en fonction des saisons, bien sûr. La jeune femme travaille pour le moment avec cinq exploitations qui lui reversent leurs surplus, mais elle souhaiterait à terme les rémunérer car certains fruits nécessitent une main-d’œuvre, comme la cueillette des cerises.

Actuellement vendus sur son site Internet et dans sa petite boutique du XIIIe arrondissement de Lyon, Le Moulin à salades, les bonbons de Soizic rencontrent un vrai succès. Depuis octobre 2015, la jeune femme a écoulé 2 900 sachets de 30 grammes, à 2,50 euros l’unité. Et cela ne fait que commencer.

Transformer 200 tonnes de fruits par an

La jeune entrepreneuse souhaiterait transformer près de 200 tonnes de fruits par an. Pour cela, elle a lancé une campagne de crowdfunding sur la plateforme KissKissBankBank afin de récupérer les 13 mille euros nécessaires pour financer un déshydrateur professionnel, capable de sécher jusqu’à 200 kilos de fruits par jour, au lieu des 40 kilos actuels. Grâce à l’engouement des internautes, elle a pu récolter la somme espérée, voire plus. Une aide financière qui lui permettra aussi d’acheter un récupérateur de chaleur.

Soizic Ozbolt a des idées plein la tête pour décliner ses bonbons. « Des sportifs, comme les randonneurs, souhaiteraient avoir des produits très compacts, ou encore des pâtissiers voudraient des grandes plaques de pâte de ces fruits transformés pour confectionner leurs gâteaux », explique-t-elle. « Il y a une infinité de possibilités. »

Parmi ses nombreux projets, elle souhaiterait également développer des ateliers mobiles tout autour des zones de production de fruits. Et pouvoir un jour vivre de ses friandises. Après quelques mois d’expérimentation, « tous les voyants sont au vert pour voir plus grand », assure la jeune femme.

Pour commander vos bonbons éco-responsables, c’est ici.

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Marine VAUTRIN

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