Glyphosate : « tous contaminés »

Publié le 6 avril 2017 à 11:03 Aujourd'hui

L’association Générations Futures a fait analyser les urines de 30 personnes afin d’y rechercher le glyphosate, le principe actif du Roundup. 100% des échantillons contiennent des résidus de cet herbicide, classé cancérogène probable par le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC).

À quel point sommes-nous exposés au glyphosate ? C’est ce qu’a cherché à savoir l’association Générations Futures en analysant les urines de 30 personnes, âgées entre 8 et 60 ans, habitant en ville ou à la campagne et se nourrissant de produit bio ou non. Certains volontaires étaient végétariens et d’autres pas. Parmi ces personnes qui ont offert leur urine, on retrouve des personnalités comme comme l’ex-ministre de l’Ecologie Delphine Batho et la chanteuse Emilie Loizeau. Les résultats sont préoccupants. « Notre enquête démontre l’omniprésence de cette molécule dangereuse dans nos organismes », alerte Générations Futures.

« Tous contaminés par le glyphosate »

100% des échantillons analysés contenaient du glyphosate à une concentration supérieure à la valeur minimale de quantification du test, soit 0,075 ng/ml, indique l’association.  La concentration moyenne de glyphosate trouvée dans les 30 échantillons était de 1,25 ng/ml d’urine, précise-t-elle. La valeur la plus faible était de 0,09 ng/ml, la plus élevée de 2,89 ng/ml, « soit 32,11 fois plus élevée que la valeur la plus faible ». Dans la quasi-totalité des cas (29 sur 30), la concentration était supérieure à la concentration maximale admissible pour un pesticide dans l’eau distribuée (0,1 ng/ml).

« Malheureusement ces analyses confirment ce que nous craignions après avoir consulté d’autres études réalisées ailleurs en Europe et dans le monde : nous sommes toutes et tous contaminés par le glyphosate », a déclaré François Veillerette, porte-parole de Générations Futures.

Vers une interdiction ?

La dangerosité du glyphosate divise. Le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC) de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a inscrit la substance comme cancérogène « probable ». Mais les experts de l’Agence européenne des produits chimiques (ECHA) ont eux estimé que le produit ne devait pas être classé comme cancérogène ou mutagène, c’est-à-dire capable d’engendrer des mutations génétiques. Cet avis, rendu le 15 mars dernier, avait été vivement critiqué par la ministre de l’Écologie Ségolène Royal. Récemment, on apprenait que le principal intéressé, Monsanto, était conscient depuis 1999 du potentiel mutagène du glyphosate.

Bruxelles a prolongé temporairement fin juin l’autorisation de la substance, en attendant la publication d’un nouvel avis scientifique au plus tard fin 2017, tout en restreignant ses conditions d’utilisation. Les autorités européennes devront alors décider de l’interdiction ou non de la substance. Pour François Veillerette, « il est vraiment temps que les autorités européennes prennent conscience de l’urgence à agir et interdisent enfin cette molécule considérée comme probablement cancérogène pour l’homme par le Centre International de Recherche sur le Cancer ! ».

Pour stopper l’utilisation de la substance, l’association invite les citoyens « à s’emparer de ce sujet et à rejoindre les 500 000 européens qui ont déjà signé l’Initiative Citoyenne Européenne demandant notamment l’interdiction de cette molécule dangereuse ». Pour être étudiée par la Commission européenne, une initiative citoyenne européenne doit récolter au moins un million de signatures, dans au moins sept pays de l’Union européenne. « Tout n’est pas joué. Nous pouvons encore stopper l’autorisation de cette substance », conclut le porte-parole de Générations Futures.

Marine VAUTRIN

  1. Quelle misère, cette « information » !

    Le « coup » du glyphosate dans l’urine, on l’a déjà fait plusieurs fois (tout comme dans la bière, les céréales, ou le lait maternel). Certains organismes comme l’Agence fédérale (allemande) d’évaluation des risques (BfR – l’équivalent de notre ANSES nationale mais en plus réactif et plus pédagogique) ont apporté des réponses circonstanciées.

    Voici un extrait :

    « Le glyphosate est un composant actif dans une série de pesticides homologués en Allemagne et dans le monde entier. L’utilisation de ces pesticides peut conduire à des résidus dans les aliments. Lorsque les taux maximum légaux ne sont pas dépassés, la présence de ces résidus est sans danger en termes d’effets sur la santé et par conséquent légalement autorisée. Du point de vue scientifique, la détection du glyphosate en faible concentration dans les urines est attendue. En effet, cela montre que le glyphosate est rapidement excrété, principalement dans les urines. »

    Plus sur :

    …p://seppi.over-blog.com/2016/05/glyphosate-roundup-dans-l-urine-des-parlementaires-europeens-les-disciples-verts-du-bon-dr-goebbels.html

    …p://seppi.over-blog.com/2016/03/c-est-prouve-l-urine-allemande-n-est-pas-potable.html

    …p://seppi.over-blog.com/2016/11/les-allegations-sur-le-danger-du-glyphosate-dans-le-vin-le-lait-maternel-les-cereales-etc.sont-elles-serieuses.html

    …p://seppi.over-blog.com/2016/03/gott-im-himmel-bier-in-meinem-glyphosat-hic-c-est-l-inverse.html

  2. Vous régurgitez aussi l’argumentaire de ce M. Veillerette qui fait commerce de peur et sert la soupe au secteur de l’industrie et du commerce du « bio » (secteur qui finance son entreprise incorporée sous forme d’association loi 1901).

    « Notre enquête démontre l’omniprésence de cette molécule dangereuse dans nos organismes ». Point n’était besoin d’une « enquête » de GF pour le savoir, et M. Veillerette sait parfaitement que trouver du glyphosate, ici dans l’urine, est chose parfaitement normale.

    Et il est parfaitement de mauvaise foi de faire des comparaisons avec les normes de qualité pour l’eau potable. Celles-ci ne sont pas des normes sanitaires mais des normes techniques (qui peuvent du reste être dépassées car le critère pertinent pour le déclassement d’une eau distribuée est la «  valeur sanitaire maximale » (Vmax). Le glyphosate est si peu problématique que l’OMS n’a pas défini de valeur de référence.

    La quantité moyenne retrouvée dans les urines est de l’ordre de 15.000 (quinze mille) fois inférieure à la dose qu’une personne de 60 kg peut ingérer – journellement, vie entière – selon les normes très protectrices édictées pour la présence de résidus dans les produits alimentaires.

    Aux doses auxquelles nous sommes confrontés, le glyphosate ne pose aucun problème. C’est la conclusion de nombreuses agences d’évaluation de par le monde.

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