Glyphosate : la France dit non à sa réautorisation

Publié le 30 août 2017 à 16:40 Aujourd'hui

L’annonce était attendue. Le ministère de la Transition écologique a indiqué que la France votera contre la proposition de la Commission européenne de renouveler pour dix ans la licence du glyphosate dans l’Union européenne.

Faut-il réautoriser le glyphosate dans l’Union européenne ? La France a enfin fait connaître sa position. En octobre prochain, elle votera non contre la proposition de la Commission européenne de renouveler pour dix ans cette substance active qui entre notamment dans la composition du Roundup de Monsanto. Et ce, « en raison des incertitudes qui demeurent sur sa dangerosité », a indiqué à l’AFP une source au ministère de la Transition écologique. Il faut dire que la nocivité du glyphosate divise la communauté scientifique. En mars 2015, le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) avait inscrit la substance comme cancérogène « probable », sur la base d’études épidémiologiques. Le 15 mars dernier, l’Agence européenne des produits chimiques (ECHA) avait elle décidé de ne pas classer le produit comme cancérogène ou mutagène, c’est-à-dire capable d’engendrer des mutations génétiques. Un avis rejoint par l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA).

Un vote prévu le 4 octobre

La licence du glyphosate expire fin 2017, et le vote sur l’autorisation de l’herbicide devrait avoir lieu le 4 octobre prochain lors d’un comité d’experts durant lequel les États européens devront donner leur position. En 2016, la Commission européenne avait déjà été amenée à voter sur l’autorisation du glyphosate. À cette époque, la France et Malte s’étaient opposées à un renouvellement. Sept autres pays s’étaient abstenus, dont l’Italie et l’Allemagne. Faute d’entente entre les États, Bruxelles avait alors prolongé l’autorisation de l’herbicide pour 18 mois, dans l’attente de nouveaux avis d’agences européennes. Ceux émis entre-temps par l’ECHA et l’EFSA risquent de peser dans la balance. Toutefois, la position de la France est une bonne nouvelle puisqu’une majorité qualifiée est requise dans ce dossier très épineux.

Dans un communiqué, François Veillerette, porte-parole de Générations Futures, s’est réjoui « de la position ambitieuse » de la France. « Il va donc falloir que d’ici là le gouvernement français réussisse à convaincre d’autres États membres à le rejoindre sur cette position. Les citoyens européens et les ONG comptent sur lui pour montrer la voie ! », a-t-il ajouté. Générations Futures avait lancé une pétition pour demander au ministre de la Transition écologique de se positionner contre la ré-homologation du glyphosate. Celle-ci avait recueilli plus de 23 000 signatures.

Marine VAUTRIN

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