Grossesse et paracétamol : un risque pour le bébé ?

Publié le 17 août 2016 à 16:39 Aujourd'hui

Selon une récente étude, la consommation de paracétamol pendant la grossesse ne serait pas sans danger pour le nourrisson. Elle pourrait augmenter le risque de troubles du comportement chez le futur enfant.

 Le paracétamol n’est pas contre-indiqué pour les femmes enceintes. Selon l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), la molécule peut être utilisée pendant toute la grossesse « de façon ponctuelle » et « aux doses recommandées », à savoir 3 grammes maximum par jour, mais aussi au cours de l’allaitement. Pourtant, selon une étude menée par des chercheurs britanniques et publiée lundi 15 août dans la revue JAMA Pediatrics, le paracétamol ne serait pas si inoffensif, au contraire. Sa consommation durant la grossesse pourrait augmenter le risque de troubles comportementaux chez l’enfant à naître.

Près de 7 800 mères interrogées

Pour arriver à une telle conclusion, les auteurs de l’étude ont analysé les données de près de 7 800 mères. Objectif : déterminer s’il existe un lien entre la consommation pré et post-natale de paracétamol des mères, et des troubles du comportement des enfants. Elles ont été interrogées via un questionnaire sur leur consommation de la molécule au cours de leur grossesse, entre la 18e et la 32e semaine, puis une autre fois lorsque leur enfant était âgé de cinq ans. Les scientifiques se sont également intéressés à la consommation de leur partenaire. Enfin, à l’âge de sept ans, les enfants ont été aussi soumis à un questionnaire afin d’évaluer leur comportement.

Dans un premier temps, les résultats ont montré que 53% des volontaires utilisaient du paracétamol à 18 semaines de grossesse. Après 8 mois, elles n’étaient plus que 42%. Puis, cinq ans après la naissance de leur enfant, elles étaient 89% à consommer la molécule. Une chose non étonnante lorsque l’on sait que le paracétamol est très prisé pour soigner des douleurs légères à modérées.

7% des enfants présentaient des troubles du comportement

L’étude révèle que 7% des enfants étudiés ont présenté des problèmes de comportement, notamment chez les mères qui étaient de grandes consommatrices de la molécule durant leur grossesse. Selon les chercheurs, la prise de paracétamol entre 18 et 32 semaines de grossesse augmenterait significativement le risque de troubles comportementaux, comme l’hyperactivité. Les conséquences de l’usage de l’antidouleur évolueraient même en fonction de l’avancée de la grossesse. Après 32 semaines, son utilisation pourrait être associée au développement de troubles de l’attention ou encore à de plus faibles performances cognitives des enfants. En revanche, d’après les scientifiques, la prise de paracétamol par les géniteurs n’a aucun effet sur le fœtus.

D’autres études doivent être menées pour confirmer ces résultats. Pourtant, ce n’est pas la première fois que le paracétamol est pointé du doigt. Une étude espagnole publiée en juillet dernier avait souligné un risque accru d’autisme chez les enfants exposés à la molécule durant la grossesse de leur mère.

Marine VAUTRIN

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