Les herbes aromatiques, un produit de luxe ?

Publié le 6 avril 2017 à 9:15 Aujourd'hui

L’association nationale de défense des consommateurs et usagers (CLCV) a enquêté sur les herbes aromatiques sèches vendues en grande distribution. Les prix au kilo peuvent atteindre ceux du caviar ou de la truffe.

Ciboulette, coriandre, estragon, aneth… Dans les supermarchés, les herbes aromatiques sèches sont nombreuses. De quoi relever les plats les plus fades. Celles-ci sont généralement vendues dans des bocaux en verre au couvercle de toutes les couleurs. Les tarifs affichés ne sont pas élevés et pourtant, si l’on regarde de plus près, les prix au kilo sont affolants. Ceux-ci dépassent régulièrement les 200 euros, dénonce la CLCV. Des tarifs qui approchent ceux du caviar ou de la truffe.

L’association de défense des consommateurs a effectué 295 relevés de prix sur 11 herbes aromatiques sèches (aneth, basilic, ciboulette, coriandre, estragon, fines herbes, herbes de Provence…) dans 10 enseignes situées en Ile-de-France. Parmi ces enseignes : Auchan, Carrefour, Casino, Cora, Franprix, Intermarché, Leader Price, Leclerc, Lidl, Marks et Spencer, Monoprix et Super U. Les relevés concernent aussi bien les marques nationales, comme Ducros, que les marques distributeurs (MDD).

Plus de 1 000 euros/kg

« Globalement, les herbes aromatiques peuvent être classées en deux groupes », note l’association. D’un côté les herbes de Provence, le thym, le romarin, le basilic, l’origan et l’aneth avec un prix moyen inférieur à 200 euros/kg. De l’autre, les fines herbes, le persil, la coriandre, l’estragon et la ciboulette avec un prix moyen supérieur à 200 euros/kg. Les prix sont déjà très élevés mais peuvent encore flamber. Certaines « innovations » comme la déclinaison « première saveur/cueillette fraîcheur » font grimper les prix : « environ 675 €/kg pour le basilic, 785 €/kg pour la coriandre… et jusque 1 100 €/kg pour la ciboulette », précise la CLCV. Rien que ça !

Préférer les produits vendus en grande quantité

« En magasin, les consommateurs ne sont pas aidés dans leur choix face à des pots identiques aux prix parfois très proches mais aux quantités bien différentes », ajoute-t-elle. Les herbes aromatiques sèches de format standard sont contenues dans des pots qui semblent de même contenance, « mais il n’en est rien ». « Prenons l’exemple de la marque Ducros, les quantités varient de 2,5 g pour la ciboulette à 23 g pour le romarin. Et ceci est vrai pour toutes les marques », explique l’association

Autre enseignement de l’étude : les herbes aromatiques vendues en grande quantité coûtent moins cher qu’en format standard. Acheter 40 grammes d’herbes de Provence revient 1,7 fois moins cher qu’en format standard (environ 21 grammes).

L’association met également en garde les consommateurs sur les moulins à herbe. Ces derniers sont certes pratiques mais font grimper la note : « Ducros propose des moulins à herbes. Leurs prix moyens sont également plus élevés que les herbes aromatiques standard : le moulin à basilic est 4,5 fois plus cher que sa version classique ».

Être plus attentif au prix au kilo

La CLCV conseille ainsi aux consommateurs de bien regarder le prix au kilo « pour comparer le prix des herbes aromatiques entre elles et entre les différentes marques ». Ils doivent aussi être attentifs à l’origine du produit, notamment sur les herbes de Provence. Cette appellation ne fait l’objet d’aucune réglementation, « ce qui permet aux fabricants de faire librement leur mélange (au choix : thym, romarin, origan, sarriette, marjolaine, basilic…) ». Sur les 500 tonnes d’herbes de Provence sèches vendues en France, seulement 10 % sont produites dans l’Hexagone.

Retrouvez l’enquête intégrale ici.

Justine Dupuy

  1. Pourquoi le prix est si chère ?

    1) Le produit étant deshydraté il faut environ 1kg de produit pour faire moins de 100gr de produits sec.
    2) L’emballage coûte chère.
    3) Très souvent la personne qui conditionne n’est pas seul qui produit.

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