Un homme vit de façon tout à fait normale avec 90% de son cerveau en moins

Publié le 20 juillet 2016 à 18:19 Pop culture

Un cas très rare dans le monde de la médecine a été relevé : celui d’un homme qui vit avec seulement 10% de son cerveau. Cette histoire rarissime fait l’objet d’actuelles  recherches.

Il est marié, il a deux enfants et un travail en tant que fonctionnaire. Une vie plutôt ordinaire pour cet homme de 44 ans si son histoire n’avait pas fait le tour des médias. Venu à l’hôpital pour une douleur à la jambe gauche, celui-ci a dû passer un examen IRM. En observant le scanner, les médecins ont fait une incroyable découverte. Ils remarquent une énorme tâche noire, ce qui signifie qu’une énorme partie de la boite crânienne, soit 90%, était remplie de liquide céphalo-rachidien. C’est donc 90% du cerveau du patient qui avait disparu !

Atteint d’hydrocéphalie à l’enfance

Ce cas exceptionnel est dû à une maladie détectée à l’âge de 6 mois : une hydrocéphalie, une accumulation de liquide céphalorachidien dans la boite crânienne. À 14 ans, les médecins décident, pour le soigner, d’évacuer ce liquide en lui implantant un tube dans le cerveau. Au fil des années, le liquide s’est visiblement de nouveau accumulé jusqu’à remplir presque la totalité de la boite crânienne.

Avec une telle taille du cerveau, l’homme devrait avoir des troubles neurologiques ou même des difficultés à parler ou à marcher. Bien au contraire, il vit une véritable vie de famille, même si son quotient intellectuel de 75 est inférieur à la moyenne. Selon l’OMS (organisation mondiale de la santé), pour être atteint de déficience mentale, il faut avoir un QI compris entre 25 et 70. La conscience, qui regroupe le sens de l’éveil, la connaissance de soi et la perception de l’environnement, n’aurait donc pas été atteinte.

La théorie de la conscience remise en question

Ce cas clinique a fait l’objet d’une étude publiée en 2007, dans la revue scientifique The Lancet. Si cette histoire a été remise au goût du jour, c’est à cause d’un chercheur et professeur de science cognitive à l’Université libre de Bruxelles, Alex Cleeremans, qui remet en cause la « pleine conscience ».

« Aucune théorie n’explique comment une personne, dont 90% des neurones sont absentes, peut avoir un comportement tout à fait normal », a-t-il déclaré dans le magazine Quartz. Au cours d’une conférence qui s’est déroulée en Argentine, Alex Cleeremans a développé la thèse selon laquelle le cerveau, qui subit des dommages de manière progressive (et qui n’a pas fait l’objet d’un endommagement), pourrait s’adapter au fur et à mesure du temps.

Raphaël BESNARD

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