Jardin : comment éviter le mildiou ?

Publié le 19 mai 2017 à 9:28 Aujourd'hui

Au potager, de nombreuses maladies peuvent affecter vos cultures. Parmi elles, on compte l’oïdium mais aussi le mildiou, l’un des cauchemars des jardiniers et agriculteurs. S’il n’est pas pris à temps, ce dernier peut prendre des proportions épidémiques. Comment le prévenir ? Explications.

Avoir de beaux légumes, ce n’est pas de tout repos. De la patience et beaucoup de soins, tels sont les ingrédients indispensables au potager. Toutefois, il arrive que certaines maladies viennent mettre leur grain de sel dans vos cultures. En quelques jours, tous vos efforts se réduisent à néant. L’une des plus redoutées ? Le mildiou, une maladie cryptogamique causée par un champignon affectant de nombreuses espèces de plantes. Surnommée la « peste noire », elle attaque notamment les tomates et les pommes de terre. D’autres champignons de la même espèce peuvent également provoquer des dégâts comparables sur la vigne, les fraisiers, les aubergines, les carottes, les betteraves, les oignons, etc. La liste des variétés sensibles est très longue.

Le mildiou se manifeste par des taches brunes sur le dessus et/ou en bordure des feuilles. Elles peuvent avoir un aspect huileux et se dessèchent en leur centre. Les feuilles flétrissent par la suite. Cette maladie peut également se caractériser par un duvet blanc sous les feuilles. La tige et les pétioles sont aussi marqués de taches brunes, ainsi que les fruits et les légumes. Ces derniers sont bosselés de tâches marbrées. Le mildiou apprécie particulièrement les conditions chaudes et humides, et les feuillages denses qui laissent peu passer l’air et la lumière. Par temps orageux, soyez donc très vigilant, c’est dans ces moments que la maladie peut pointer le bout de son nez. En revanche, le champignon est détruit lors des périodes de sécheresse persistantes, lorsque les températures avoisinent les 30°C.

Mieux vaut prévenir que guérir

Le mildiou est un vrai cauchemar. Il peut détruire toute une récolte en peu de temps. Le souci ? Il n’existe pas vraiment de traitements curatifs biologiques du mildiou. En cas d’attaque, dès l’apparition des premières taches sur les feuilles, la solution 100% efficace est de couper celles atteintes et de retirer celles qui traînent au sol. Toutefois, il vaut mieux prévenir que guérir. Il faudra agir préventivement pour éviter l’apparition du mildiou.

Les premiers gestes s’effectuent dès la plantation. Des végétaux espacés et aérés limitent la propagation de la maladie. Pour vos pieds de tomates, ne les plantez pas trop serrés et non plus à proximité des pommes de terre. Pour ces dernières, sachez qu’il existe des variétés offrant une bonne résistance au mildiou. Ce qui est d’ailleurs le cas pour la Bernadette, la Charlotte, la Désirée, la Monalisa ou encore la Rosabelle. Il sera aussi conseillé de planter en plein soleil afin que les feuilles puissent sécher rapidement. Il faudra également veiller à ne pas planter dans un sol humide en permanence. La mise en place sous abri est recommandée, surtout si vous habitez dans une région humide. Évitez également d’arroser les plants (jamais les feuilles) le soir. Si vous mouillez les feuilles, elles resteraient alors humides toute la nuit.

Traitements préventifs

En traitement préventif, vous pouvez vous tourner vers l’ortie pour renforcer les plantes aux maladies. Lors de la plantation, mettez alors au fond du trou des orties broyées. Traitez également vos cultures sensibles avec du purin d’orties. Il est aussi un activateur de compost, un très bon engrais naturel et est redoutable contre les parasites. Le purin d’orties se trouve facilement en magasin, mais vous pouvez en faire chez vous. Cela est un peu compliqué mais à la portée de tous. Suivez ces étapes : arrachez les orties avant leur floraison (avril, septembre). Une fois les racines coupées, mettez au moins 1 kilo d’orties dans un récipient non métallique. Mélangez-les avec 10 litres d’eau et laissez macérer le tout à l’extérieur. Remuez le mélange quotidiennement afin d’obtenir une bonne fermentation et éviter une putréfaction. Des petites bulles doivent apparaître (signe de fermentation) au bout de 5 ou 15 jours selon la température extérieure. Dès qu’il n’y a plus de bulles, filtrez la solution pour retirer les résidus d’orties. Vous pouvez l’utiliser tout de suite ou bien la conserver dans des bidons en plastique hermétiquement fermés et stockés à l’abri de la lumière et de la chaleur. Pour l’utiliser, diluez 1 litre de purin dans 10 litres d’eau.

Il existe aussi le purin de prêle. Cette plante se trouve facilement dans la nature (champs, jardins, talus). Une fois récoltées, faites-les sécher puis placez-les dans un bol d’eau. Laissez ensuite fermenter pendant deux semaines en mélangeant de temps en temps. Le purin sera prêt lorsqu’il prendra une couleur sombre. Filtrez ensuite le tout pour éliminer les impuretés. Diluez la solution dans de l’eau (1 volume de purin pour 10 litres d’eau). Votre décoction est prête. Ne reste plus qu’à l’appliquer sur les plantes avec un pulvérisateur toutes les 2 semaines.

La décoction d’ail est aussi efficace. Dans ce cas, il faudra hacher 10 à 15 gousses d’ail et les verser dans 5 litres d’eau bouillante. Laissez ensuite infuser 10 à 12 heures. Il ne vous reste plus qu’à pulvériser directement sur le feuillage ou à arroser le pied des plantes et des légumes. Cette opération devra être renouvelée 2 à 3 fois à 3 jours d’intervalle. À noter : une pluie lors de la pulvérisation ou juste après limite l’efficacité de ce traitement.

Le bicarbonate est également une bonne solution pour prévenir le mildiou. Il empêche la formation des champignons. Pour cela, il faut dissoudre une cuillère à café de bicarbonate dans un litre d’eau. Ajoutez une autre cuillère à café de savon de Marseille liquide, de lait, ou d’huile afin que la solution accroche aux feuilles.

Pour protéger vos tomates, vous pouvez aussi utiliser un fil de cuivre. Cette technique préventive consiste à enfoncer un fil de cuivre dans la tige principale de chaque plant. L’humidité favoriserait la formation de sulfate de cuivre qui, véhiculé par la sève, protègerait la plante contre le mildiou. Dénudez le fil au préalable en le passant à la flamme pour éliminer le vernis protecteur.

La bouillie bordelaise est considérée comme le traitement le plus efficace pour lutter contre le mildiou. Autorisée en agriculture biologique, la bouillie bordelaise s’applique régulièrement dès le début du printemps et à l’automne et durant tout le cycle de végétation. Traitez à intervalles réguliers, en moyenne tous les 15 jours et après une averse. Pulvérisée sur les feuilles, la bouillie empêche la germination des spores du mildiou. Cependant, cette solution est à utiliser avec parcimonie car en grande quantité, le cuivre contenu dans la bouillie a un effet néfaste sur la vie du sol.

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Marine VAUTRIN

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