JO de Tokyo 2020 : les médailles fabriquées à partir de déchets électroniques ?

Publié le 24 août 2016 à 11:24 Demain

À peine les Jeux olympiques de Rio terminés que ceux de Tokyo font déjà parler d’eux, non pas pour ses futures infrastructures mais pour ses médailles. Celles-ci pourraient être fabriquées à partir de vieux téléphones et autres déchets électroniques.

Les Jeux olympiques se placeront-ils davantage sous le signe de l’écologie ? Pour l’édition 2016, un petit pas avait déjà été franchi. Les médailles, produites par l’hôtel de la monnaie brésilien étaient dépourvues de mercure. Celles en argent et de bronze étaient composées à 30% de matériaux recyclés. Les médailles d’or comportaient elles un peu plus de 1% de leur poids total en or. Le reste était de l’argent brut pur à 92,5% provenant de restes de miroirs, de déchets de soudures et de plaques de rayons-x. Quant aux rubans, 50% étaient fabriqués avec des fils issus de bouteilles en plastique recyclées.

Tokyo, hôte des prochains JO d’été de 2020, souhaite aller plus loin. Les organisateurs souhaitent produire les médailles convoitées par les sportifs à partir de métaux récupérés dans des déchets électroniques comme des smartphones ou des ordinateurs, rapporte le site Nikkei Asia Review. Un choix pas si bête lorsque l’on sait que, par exemple, les smartphones contiennent en petite quantité de l’or. D’ailleurs, cela tombe bien, le pays du Soleil Levant est l’un des pays les plus friands de nouvelles technologies.

650 mille tonnes de déchets électroniques par an

Chaque année, le Japon ne produit pas moins de 650 000 tonnes de déchets électroniques. Même si le pays est « pauvre » en ressources naturelles, indique Nikkei, l’or et l’argent contenus dans les déchets du pays représenteraient respectivement 16% et 22% des réserves mondiales. Lors des Jo de Londres en 2012, 9,6 kilos d’or, 1,2 kilo d’argent, et 700 kilos de cuivre (principal composant du cuivre) ont été nécessaires à la fabrication des médailles. En 2014, le Japon a récupéré 143 kilos d’or, 1 566 kilos d’argent, et 1 112 tonnes de cuivre provenant des appareils obsolètes, toujours selon Nikkei. De quoi donc largement fabriquer toutes les breloques des champions.

Toutefois, le hic, c’est que parmi les 650 000 tonnes de déchets annuels, seuls 100 000 tonnes sont récupérées. Une grande partie est réutilisée pour la fabrication de nouveaux appareils électroniques. Les organisateurs souhaiteraient sensibiliser la population au recyclage en les invitant à déposer tous leurs produits électroniques dont ils n’ont plus besoin afin que les entreprises de recyclage puissent les récupérer.

Marine VAUTRIN

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