Les jouets Kinder fabriqués par des enfants roumains ?

Publié le 25 novembre 2016 à 13:39 Aujourd'hui

Selon le quotidien britannique The Sun, les jouets des Kinder Surprise seraient confectionnés par des enfants roumains pour un salaire dérisoire. Ferrero, qui commercialise les douceurs chocolatées, a lancé une enquête.

Les Kinder Surprise sont appréciés pour leur chocolat mais aussi pour leurs petits jouets insérés dans les coquilles jaunes en plastique. Mais selon le quotidien britannique The Sun, ces jouets seraient fabriqués par des familles roumaines, vivant dans une extrême pauvreté. Elles travailleraient 13 heures par jour pour assembler les jouets des œufs Kinder. Et ces familles mettraient à contribution leurs enfants.

Une mère de famille, interrogée par le quotidien, explique que ses enfants, âgés de 6 et 11 ans, l’aident dans sa tâche. La famille serait payée moins de 5 euros par jour pour 1 000 jouets assemblés. Les jouets insérés dans leur coquille jaune sont ensuite envoyés dans de gros sacs plastiques dans une usine de la ville de Carei, au Nord-Ouest de la Roumanie. « Je sais que le salaire est minable, mais c’est mieux que rien », explique la mère de famille au Sun.

Une enquête ouverte

Pour confectionner les jouets, les familles reçoivent les matériaux nécessaires par une entreprise appelée Prolegis, un sous-traitant de Romexa SA qui travaille pour Ferrero. Daniel Muresan, un des responsables de Romexa, a assuré au quotidien qu’il n’était pas au courant de ces pratiques. De son côté, le géant de la confiserie Ferrero n’a pas tardé à réagir : « Nous sommes choqués et très préoccupés par les accusations sur ces pratiques inacceptables en Roumanie », a déclaré la firme italienne dans un communiqué. Une enquête approfondie  a été ouverte par la multinationale, qui met un point d’honneur à faire respecter sa charte éthique (interdiction de faire travailler les enfants, salaire minium pour les travailleurs). Ferrero a ordonné la résiliation, avec effet immédiat, de toute relation avec le sous-traitant Prolegis en Roumanie.

Un coup monté ?

Après la publication de l’enquête du Sun, le journal roumain Digi24 a mené son enquête. Il mis en ligne, mercredi 23 novembre, une interview filmée de la femme interrogée par le quotidien britannique. Elle explique avoir été victime d’un coup monté. Elle aurait accepté de témoigner contre Ferrero car le journaliste du Sun lui aurait promis que son mari trouverait un travail au Royaume-Uni. Elle a aussi affirmé que ses enfants ne travaillaient pas avec elle.

Marine VAUTRIN

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