Journée mondiale de l’océan : le WWF alerte sur la pollution plastique de la Méditerranée

Publié le 8 juin 2018 à 11:29 Aujourd'hui

À l’occasion de la Journée mondiale de l’océan ce vendredi 8 juin 2018, le WWF publie un rapport pour alerter l’opinion sur la pollution plastique de la mer Méditerranée. 

Berceau de la civilisation, la mer Méditerranée s’étend sur 2,5 millions de kilomètres carrés. Comme le rappelle le WWF, « elle abrite 10.000 espèces et fait vivre plus de 150 millions d’individus ». En période estivale, elle attire « plus de 200 millions de touristes chaque année », un afflux massif qui génère toutefois « une augmentation de 40% des déchets marins ». Une pollution plastique qui en fait l’une des mers les plus polluées du monde. Les déchets sont principalement du plastique à usage unique tels que des couverts jetables, des pailles ou même des cotons-tiges. « Rarement biodégradables, les déchets plastiques restent dans la mer pendant de nombreuses années. 20 ans pour un sac et jusqu’à 600 ans (!) pour une ligne de pêche ». Soumises à ce chaos environnemental, 134 espèces sont victimes de l’ingestion de plastique. Les dauphins, les poissons ou encore les cachalots sont meurtris par la pollution. Une tortue de mer sur deux a déjà ingéré du plastique dans sa vie.

Plus affolant encore, la mer Méditerranée compte 7% des micro-plastiques mondiaux alors qu’elle représente 1% des eaux du globe. Ces derniers sont les plus nocifs pour les espèces marines et pour l’environnement humain. En effet, « il arrive souvent que de gros morceaux de plastique blessent, étouffent et tuent des animaux marins, y compris des espèces protégées et en voie de disparition, telles que les tortues marines. Mais ce sont les micro-plastiques, des fragments plus petits et plus insidieux, qui atteignent des niveaux records en Méditerranée : la concentration de micro-plastiques est presque quatre fois plus élevée que dans le « vortex de déchets » du Pacifique nord. En entrant dans la chaîne alimentaire, ces fragments menacent de plus en plus d’espèces animales ainsi que la santé humaine » explique le WWF.

Le plastique représente 95% des déchets en haute mer

Les déchets plastiques proviennent principalement de Turquie, d’Espagne, d’Italie, d’Egypte et de France. Après la Chine, « l’Europe est le deuxième producteur de plastique au monde, déversant entre 150.000 et 500.000 tonnes de macro-déchets en plastique et entre 70.000 et 130.000 tonnes de micro-plastiques dans la mer chaque année ». Globalement, le plastique représente 95 % des déchets en haute mer, sur les fonds marins et sur les plages de la Méditerranée. Selon une étude publiée dans la revue Science le 6 avril dernier, des déchets plastiques ont été observés dans les océans jusqu’à 10.000 mètres de profondeur.

Aujourd’hui, les océans croulent sous une marée de plastique. D’après une étude réalisée par le Forum économique mondial et la Fondation Ellen MacArthur, il y aura plus de plastique que de poissons dans les océans en 2050. Heureusement, des alternatives écologiques se multiplient pour contrer le fléau du plastique à usage unique. Les « Plastic Attack » se diffusent à travers le monde depuis mars dernier. En France, une loi entrera en vigueur en 2020 pour interdire la vaisselle jetable en plastique (gobelets, assiettes, verres) et les cotons-tiges. Au Royaume-Uni, le gouvernement a déjà interdit les microbilles plastiques dans les cosmétiques et souhaite éradiquer les pailles et les cotons-tiges d’ici la fin de l’année.

Claire Lebrun

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