L’Agence française pour la biodiversité voit le jour
Publié le 27 décembre 2016 à 18:06 Demain
La ministre de l’Environnement Ségolène Royal a annoncé le lancement de l’Agence française pour la biodiversité (AFB). Dès le 1er janvier, ce nouvel organisme, qui regroupera plusieurs structures nationales existantes, devra répondre aux enjeux de protection et de valorisation de la biodiversité terrestre, aquatique et marine en France.
En 2012, le président François Hollande avait promis la création d’une Agence française pour la biodiversité. C’est désormais chose faite. L’AFB, créée en application de la loi de reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages, sera opérationnelle à compter du 1er janvier 2017. Le décret fixant les modalités de son organisation et de son fonctionnement est paru ce mardi 27 décembre au Journal Officiel. Le premier conseil d’administration se réunira le 19 janvier prochain.
« Il y a urgence à agir »
« Cette Agence était indispensable car il y a urgence à agir, a déclaré la ministre de l’Environnement Ségolène Royal dans un communiqué. Comme le dit Hubert Reeves, son Président d’honneur, ‘nous coupons la branche sur laquelle nous sommes assis, c’est nous qui sommes dans le collimateur de cette destruction’. 60% des espèces sont en situation défavorables en Europe, en 30 ans, 420 millions d’oiseaux ont disparu ».
L’AFB regroupera 1 200 agents de quatre organismes : l’Agence des aires marines protégées, l’Atelier technique des espaces naturels, l’Office national de l’eau et des milieux aquatiques et les Parcs nationaux. La ministre a indiqué avoir « décidé de renforcer les moyens humains de cette Agence avec 50 emplois supplémentaires, dont la moitié dans les parcs naturels marins ». Elle « sera un opérateur central, la référence institutionnelle au service de la préservation et de la restauration de notre environnement ».
L’organisme s’appuiera sur les plans d’actions et la mise en œuvre de la loi de reconquête de la biodiversité : le plan d’action « France, terre de pollinisateurs » et le zéro pesticide pour les jardiniers amateurs et dans les espaces publics, le développement du lien entre changement climatique et biodiversité mais aussi le développement des aires marines protégées (la France est passée en deux ans de 4% à 20% de protection de ces zones).
Piloter des programmes d’études ou de recherches
Parmi ses missions, définies après « deux ans de travail et de concertation », l’Agence devra collecter des données et les rendre accessibles, piloter des programmes d’études ou de recherches, donner un appui technique aux services de l’État et aux collectivités, assurer des missions de police de l’environnement, appuyer la gestion d’aires protégées et la préservation des continuités écologiques, accompagner les acteurs socio-économiques (centre de ressources), y compris dans l’élaboration de leurs projets, structurer les métiers de la biodiversité, mener des actions de sensibilisation et de mobilisation citoyenne ou encore lutter contre les espèces exotiques envahissantes.
Le nouvel organisme s’organisera autour de trois pôles nationaux à Brest, Montpellier et Vincennes, et sera aussi présent dans les territoires, y compris outre-mer avec des directions régionales.