L’autoconsommation collective, le nouveau pari d’EDF

Publié le 8 juin 2017 à 8:30 Aujourd'hui

L’autoconsommation a le vent en poupe. Un an après avoir lancé son offre « Mon Soleil & Moi » pour l’habitat individuel, EDF ENR annonce avoir déjà séduit plus de 1 700 foyers. Désormais, il voit plus loin et lance une nouvelle offre « Notre Soleil & Nous » à destination des copropriétés et des bailleurs sociaux qui souhaitent produire et consommer leur propre électricité.

Produire et consommer sa propre énergie grâce à des panneaux solaires, de nombreux Français ont sauté le pas. Il faut dire que l’autoconsommation a de quoi séduire les particuliers. Cela permet de diminuer le montant de sa facture d’électricité, de connaître l’origine de l’énergie utilisée mais aussi de contribuer à l’effort collectif de réduction des gaz à effet de serre en consommant une énergie décarbonée. En 2016, EDF ENR, filiale d’EDF Énergies Nouvelles, avait lancé une offre d’autoconsommation d’électricité solaire à destination des consommateurs particuliers. Baptisée « Mon Soleil & Moi », celle-ci a déjà séduit 1.700 foyers, soit 12 % de parts de marché de l’autoconsommation en habitat individuel en France. Selon les chiffres d’Enedis, ce sont 14 000 foyers français qui produisent et consomment leur propre électricité.

Doubler le nombre d’installations

EDF ne compte pas s’arrêter là. « On espère doubler le nombre d’installations « Mon Soleil & Moi » l’année prochaine », indique Benjamin Declas, directeur général d’EDF ENR. Un objectif qui devrait être facilement atteignable puisque depuis peu, les ménages ayant fait installer un générateur de 3 kWc (20 m2 de capteurs solaires) peuvent bénéficier d’une prime de 1 200 euros sur cinq ans, soit 240 euros par an. Autre nouveauté : le tarif de revente du surplus a été fixé à 10 centimes/kWh. « Un ménage qui fait le choix de l’autoconsommation est aidé dans l’achat de l’équipement et bénéficie à la fois d’une réduction de sa consommation tirée du réseau et d’un revenu lié à la vente de la partie non autoconsommée de l’électricité », explique Nicolas Couderc, directeur des activités France et énergies réparties d’EDF Énergies Nouvelles. Selon EDF, les clients équipés d’une installation solaire d’une puissance moyenne de 3kWc consomment environ 60% de l’électricité qu’ils produisent. De quoi séduire les consommateurs encore hésitants. Toutefois, « autoconsommation ne veut pas dire autonomie. Il est évident que les gens qui s’équipent en autoconsommation doivent continuer à être raccordés au réseau », tient à souligner Antoine Cahuzac, directeur exécutif du groupe EDF en charge des énergies renouvelables et directeur général d’EDF Énergies Nouvelles.

« Notre Soleil & Nous », l’autoconsommation collective expérimentée

Confiant, EDF fait désormais le pari de l’autoconsommation collective, autorisée par la loi du 26 février 2017, en lançant l’offre « Notre Soleil & Nous ». Celle-ci permettra aux résidents d’un immeuble ou d’un éco-quartier d’installer des panneaux solaires sur leur toit, et de s’en partager la production. Cette offre est pour l’heure en phase d’expérimentation sur une vingtaine de sites sur tout le territoire. Et cela va d’un immeuble de quelques logements à un îlot de bâtiments intégrant commerces et habitations. Un tel dispositif soulève en effet de nombreux défis tant sur le plan technique que juridique. Il faut en effet mettre en place des dispositifs de comptage intelligent qui permettent de suivre à la fois la production de l’équipement et la consommation de chaque ménage, et optimiser dans la durée l’autoconsommation de l’immeuble ou des bâtiments concernés. L’autoconsommation collective doit aussi être assurée, comme la loi l’exige, par une personne morale unique, qui représente les producteurs et consommateurs auprès du distributeur d’électricité. L’offre « Notre Soleil & Nous » devrait être commercialisée à la fin de l’année 2018, voire début 2019.

Marine VAUTRIN