Le dioxyde de titane bientôt banni des bonbons
Publié le 20 juin 2018 à 11:23 Aujourd'hui
Les bonbons ne contiendront plus de dioxyde de titane. Les confiseurs français se sont en effet engagés à supprimer cet additif controversé dans leurs confiseries.
Le dioxyde de titane, connu sous le nom de E171, est partout. On le retrouve dans les crèmes solaires, les dentifrices, les peintures mais aussi dans de nombreux produits alimentaires, notamment dans les bonbons. Cet additif n’a aucune valeur nutritive, il permet juste de rendre plus blancs ou plus brillants les aliments, ou encore de modifier les teintes d’autres colorants alimentaires. Pratiques certes, mais possiblement dangereux pour la santé. En janvier 2017, l’Institut national de la recherche agronomique (Inra) avait démontré les risques cancérigènes de l’exposition aux nanoparticules de dioxyde de titane contenu dans ce colorant. Face à cette inquiétude, le gouvernement avait d’ailleurs annoncé en mai dernier son intention de demander la suspension de l’utilisation dans les produits alimentaires de ce produit « avant la fin de l’année ». Les confiseurs français n’ont, eux, pas attendu une éventuelle mesure.
« 100% des confiseurs vont retirer le dioxyde de titane de leurs produits »
Mardi 19 juin, ils se sont en effet engagés à bannir ce colorant de leurs confiseries « au plus tard fin 2019 ». « Les confiseurs ont décidé de retirer ce produit-là, les alternatives sont possibles. 100% des confiseurs vont retirer le dioxyde de titane de leurs produits, 90% l’ont déjà fait », a déclaré à RTL Florence Pradier, Secrétaire générale du Syndicat national de la confiserie. Les professionnels du secteur ont signé une charte de déontologie et d’engagement dans lesquelles ils « ont décidé pour la première fois de dire ce qu’ils faisaient ». Lutti ou encore Verquin Confiseur, qui produit les bonbons Têtes Brûlées, ont déjà supprimé le dioxyde de titane dans leurs confiseries. Récemment, la société Carambar & Co avait annoncé avoir retiré l’additif dans les chewing-gums Malabar actuellement en vente. Mais supprimer le dioxyde de titane des recettes n’est pas chose aisée. C’est pourquoi Florence Pradier souhaite que « les grandes entreprises aident les plus petits à le faire parce que ça sous-entend de mettre en place une démarche d’innovation et de recherche pour pouvoir remplacer le dioxyde de titane et obtenir des produits qui soient visuellement d’un aspect acceptable pour le consommateur », a-t-elle souligné.
Des bonbons allégés
Outre le dioxyde de titane, les confiseurs français ont aussi promis d’innover avec des bonbons allégés, voire sans sucre, rapporte France Info. Mais pour Anthony Fardet, chercheur et auteur du livre Halte aux aliments ultra transformés, mangeons vrai, alléger les bonbons est une fausse bonne idée. Cela « peut provoquer une habitude au produit ». Car quand on sait que c’est allégé, on mange plus, explique-t-il à France Info. Selon lui, il faudrait changer « la qualité des sucres ». « Au lieu de mettre des sirops de fructose, de glucose ou des sucres, typiquement industriels et eux-mêmes très transformés, mettre plutôt du vrai sucre. »