Londres : des fontaines à eau pour réduire les bouteilles en plastique

Publié le 9 décembre 2017 à 10:00 Aujourd'hui

À Londres, au Royaume-Uni, le maire Sadiq Khan envisage de faire installer plusieurs fontaines à eau dans toute la ville. Le but est de réduire la prolifération des bouteilles en plastique à usage unique.

Les objets en plastique à usage unique sont un fléau pour l’environnement. C’est notamment le cas des bouteilles d’eau. Une fois la soif assouvie, elles finissent bien trop souvent par terre, dans la nature et dans le meilleur des cas, dans une poubelle avant d’être recyclées. Or, au Royaume-Uni, tous les déchets ne sont pas recyclés, ce qui représente un danger pour l’environnement. D’ailleurs, selon le dernier rapport du gouvernement publié le 5 décembre dernier, seulement 44,9% des déchets ménagers ont été recyclés en 2016 (+0,7 point par rapport à l’an passé), et le plastique ne représentait que 7,9% du total du « recyclage à sec ». Pire encore, la moitié des bouteilles en plastique de 2016 n’a pas été collectée pour le recyclage. C’est pourquoi il est urgent d’agir.

Pour réduire les déchets en plastique, Sadiq Khan, le maire de Londres, souhaite ainsi déployer un nouveau réseau de fontaines d’eau et de stations de remplissage de bouteilles dans la capitale britannique, rapporte The Guardian (en anglais). Le but est d’inciter les Londoniens et les touristes à ne plus acheter de bouteilles d’eau en plastique à usage unique. Une mesure plus que nécessaire quand on sait que chaque minute, un million de bouteilles en plastique sont achetées dans le monde et que la consommation annuelle de ces contenants devrait dépasser le demi-billion d’ici à 2021. « Le maire veut voir une réduction de la quantité de bouteilles et de gobelets en plastique à usage unique à travers la capitale, et a demandé aux élus de la mairie d’examiner la faisabilité d’un projet pilote de système de recharge en eau », a déclaré un porte-parole du maire, cité par le Guardian.

Une répartition inégale des fontaines

Concrètement, ces nouvelles fontaines, dont le nombre n’a pas été mentionné, pourraient voir le jour dans des lieux bien stratégiques comme des places, des parcs publics ou encore des zones piétonnes. Pour l’heure, la capitale britannique ne compte pas moins de 110 fontaines accessibles au public dont 25 dans le quartier de Lambeth, 11 à Islington et Tower Hamlets ou encore 13 à Southwark, révèle Climate Action Programme, un partenaire du Programme des Nations Unies sur l’environnement (PNUE). Cependant, tous les quartiers de Londres, ou en dehors de la capitale, n’en disposent pas.

Une initiative soutenue par le chef Jamie Oliver qui, le mois dernier, a lui aussi appelé à l’installation de stations d’eau afin de « proposer une alternative plus verte aux boissons sucrées ». Le ministre de l’Environnement Michael Gove, a, quant à lui, révélé qu’un meilleur accès aux fontaines à eau dans le pays faisait partie des solutions du gouvernement pour réduire les déchets en plastique.

Une question d’argent

Reste à savoir si Sadiq Khan va véritablement appliquer cette mesure. En 2008, son prédécesseur Boris Johnson avait lui aussi annoncé un projet similaire, mais rien n’avait suivi. « Il y avait des inquiétudes sur les coûts d’installation », jugés élevés, a rappelé le porte-parole de Sadiq Khan au Guardian. Pourtant, le quotidien s’est procuré des documents montrant que les coûts sont « négligeables ». D’autres facteurs pourraient cependant freiner le projet, et notamment la société privée britannique des chemins de fer, Network Rail, dont les détaillants en gare profitent du revenu généré par les ventes de ces bouteilles en plastique.

Si le projet voit le jour, les Londoniens devraient en tout cas bien accueillir ces fontaines. Selon un sondage réalisé par YouGov et Keep Britain Tidy et publié en mai dernier, 70% des consommateurs ont indiqué que l’eau du robinet devrait être plus accessible de sorte qu’ils ne se sentent pas obligés d’acheter de l’eau en dehors de chez eux. Parmi ces sondés, 59% ont déclaré qu’ils seraient plus tentés d’utiliser régulièrement une bouteille réutilisable si la remplir à l’extérieur était moins contraignant.

Marie Bascoulergue

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