L’Uritrottoir, l’urinoir de rue qui fait pousser des fleurs

Publié le 16 décembre 2016 à 10:41 Demain

Messieurs, désormais vous pourrez vous soulager dans la rue de façon utile. Pour améliorer la propreté des rues, des designers rennais ont créé l’Uritrottoir, un urinoir sec qui permet de faire du compost. Deux exemplaires vont être installés à Paris début janvier, et trois autres à Nantes au printemps prochain. 

L’urine est un excellent fertilisant. Composé à 95% d’eau, ce fluide jaune est riche en sels minéraux et possède des nutriments essentiels à la croissance des plantes comme l’azote, le phosphore et le potassium. Bref, notre pipi, c’est de l’or liquide ! Certains jardiniers en ont d’ailleurs fait leur botte secrète pour obtenir de beaux légumes ou de beaux fruits.

Conscients de son super pouvoir, des designers rennais de l’agence Faltazi ont eu une excellente idée pour lutter contre un fléau bien connu des villes : les épanchements masculins sauvages. Car oui, certains hommes urinent contre les murs en toute impunité, ce qui cause des dégradations et des problèmes d’odeur. Résultat, pour nettoyer, les services de propreté de la ville utilisent des produits chimiques et beaucoup d’eau. Pour l’environnement, on connaît mieux. Cela coûte également très cher.

L’Uritrottoir, la pissotière-jardinière

Ils ont ainsi inventé l’Uritrottoir, une pissotière qui permet aux hommes, en plus de se soulager sans créer de désagréments, de fabriquer du compost et donc de faire pousser des fleurs. Concrètement, l’urinoir est composé de deux bacs en aluminium, l’un rempli de paille ou de sciure de bois qui absorbe l’urine, l’autre de fleurs. Au bout d’un certain temps, la matière sèche donnera du compost et sera ensuite utilisée pour la jardinière. Et l’odeur dans tout ça ? Selon les deux inventeurs, le carbone présent dans la paille, mélangé à l’azote de l’urine, évite les effluves.

Un petit modèle peut recevoir  jusqu’à « 300 pipis » et 600 pour un grand. Autre particularité, l’Uritrottoir est connecté. Ainsi, pour éviter tout débordement, le prestataire qui assurera la collecte sera alerté et pourra venir vider le dispositif.

Les hommes pourront d’ailleurs bientôt en profiter puisque deux exemplaires tests vont être installés début janvier à proximité de la gare de Lyon à Paris, et trois autres dans les rues de Nantes au printemps prochain. Et pour que ces messieurs urinent convenablement, même éméchés, les urinoirs fleuris disposeront d’une signalétique bien voyante. Pisser écolo, ça donne envie. À quand un dispositif pour les femmes ?

Marine VAUTRIN

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