L’utilisation du phosphate dans les kebabs bientôt interdite ?
Publié le 29 novembre 2017 à 16:58 Aujourd'hui
Les députés européens de la commission de la santé ont exprimé, mardi 28 novembre 2017, leurs craintes concernant la présence de phosphates dans la viande de kebab. Le Parlement européen votera en décembre prochain pour ou contre son autorisation.
Lorsque sonne l’heure de déjeuner mais qu’on n’a pas énormément de temps devant soi, il n’est pas rare de se tourner vers les fast-foods ou de simples sandwichs à emporter. Le kebab, fait partie de ceux-là. Tantôt originaire de Turquie, tantôt d’Allemagne, ce célèbre plat est apprécié dans le monde entier. Mais outre la viande, les légumes et la sauce, savez-vous qu’il y a aussi des additifs alimentaires ?
Mardi dernier, les députés de la commission de la santé ont exprimé leurs « sérieuses inquiétudes quant aux conséquences sur la santé des phosphates utilisés comme additifs alimentaires », rapporte le Parlement européen dans un communiqué. « Ils ont rejeté une proposition de la Commission autorisant l’utilisation d’acide phosphorique, de diphosphates, de triphosphates et de polyphosphates (E338-452) dans la viande de kebab, qu’elle provienne du mouton, du veau, du bœuf ou de la volaille », ajoute-t-il.
Augmentation des risques cardiovasculaires
Concrètement, ce sont les effets sur la santé qui sont mis en avant. Pour cela, les députés s’appuient sur une étude scientifique du National Center for Biotechnology Information datant de 2012 démontrant le lien « potentiel » entre les additifs phosphatés dans les aliments et l’augmentation du risque cardiovasculaire. En 2013, une seconde étude est venue étoffer ces propos. Cette dernière révélait que des régimes alimentaires riches en phosphores augmentaient les risques de mortalité dans la population américaine. Pour l’heure, la réglementation européenne ne permet « généralement » pas l’utilisation d’additifs phosphatés dans la viande transformée. Cependant, de nombreuses exceptions existent et permettent à ces additifs d’être de plus en plus utilisés pour « conserver la saveur et retenir l’eau », explique le communiqué.
Le Parlement dans son ensemble se prononcera lors de la session plénière de décembre à Strasbourg. L’instance européenne rappelle également que si elle « soutient cette objection à la majorité absolue (376 voix), la proposition sera bloquée et la Commission européenne devra revoir sa copie ». L’Agence européenne de sécurité des aliments (EFSA), qui avait affirmé qu’il était impossible d’établir un lien entre additifs phosphatés et problèmes cardiovasculaires, devrait, quant à elle, réévaluer les risques de ces substances d’ici au 31 décembre 2018.