Nos bonnes résolutions pour passer une année 2018 plus verte

Publié le 27 décembre 2017 à 16:05 Aujourd'hui

Chaque nouvelle année apporte son lot de bonnes résolutions. Parmi les plus populaires : arrêter de fumer, se mettre au sport, manger plus sainement. Et si pour 2018 on décidait de passer une année plus écolo ? Nous avons listé 10 objectifs.

Stop au gaspillage alimentaire

Les chiffres sont alarmants. En France, selon l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe), le gaspillage alimentaire est estimé à 10 millions de tonnes par an, c’est-à-dire que 19% (environ 1/5) de nourriture va à la poubelle alors qu’elle est encore consommable. Chaque consommateur gaspille chaque année entre 20 et 30 kilos de nourriture, dont 7 kilos d’aliments encore emballés. Les conséquences sont énormes. Le gaspillage alimentaire coûte cher : entre 12 et 20 milliards d’euros par an en France  soit l’équivalent de 159 euros par personne pour les seuls ménages. Il est aussi source de gaz à effet de serre. « À l’échelle mondiale, le gaspillage alimentaire émet autant de gaz à effet de serre qu’un pays dont le niveau d’activité se situerait en 3e position juste après celui de la Chine et des USA, en autre du fait de l’énergie nécessaire pour produire, transformer, conserver, emballer, transporter… C’est également un gaspillage de ressources naturelles conséquent et notamment d’eau », explique-t-on sur le site casuffitlegachis.fr.

En 2018, on dit donc stop au gaspillage alimentaire ! Lutter contre, ce n’est pas compliqué, il suffit d’adopter les bons gestes, comme acheter la bonne quantité d’aliments au supermarché. Avant de partir en courses, on fait un inventaire de son frigo, de ses placards et de son congélateur, puis on note ce qui nous manque sur une feuille de papier ou sur le pense-bête de son smartphone. Dans le magasin, on achète alors que ce qu’il y a sur sa liste et surtout, on ne succombe pas aux appels des promotions de produits périssables qui se vendent par lot. La moitié dépassera la date de péremption et se retrouvera une nouvelle fois dans la poubelle. Il faudra aussi être particulièrement vigilant aux dates de péremption. Autre conseil : acheter dans le bon ordre afin de ne pas rompre la chaîne du froid. À la maison, on veillera à bien optimiser son réfrigérateur. À chaque produit sa place dans le frigo. Pour éviter de gaspiller, on pensera à congeler ses aliments et à cuisiner les restes. Avec des pommes, on peut par exemple faire une compote, avec du pain rassis, du pain perdu, des croûtons pour une soupe ou une salade. Du poulet ? Du chou farci ! À noter que de nombreuses applications anti-gaspi ont aussi vu le jour. Parmi elles : Frigo Magic, Gaspifinder, SoAppli, The Food Life ou encore Too Good To Go, etc.

Plus d’infos sur les astuces anti-gaspi ici.

Installer un compost

Pour réduire ses déchets, pourquoi ne pas aussi installer un compost chez soi ? Notre poubelle est remplie de déchets organiques. Les épluchures de légumes, les restes de repas (s’ils ne sont pas réutilisés) composent 40 à 60% de notre poubelle. Mais grâce au compostage, il est possible de leur donner une nouvelle vie, en les recyclant nous-même. En présence d’oxygène et d’eau, les matières organiques sont transformées par des micro-organismes (champignons, bactéries) et d’organisme de plus grandes tailles (petits insectes, vers). Au terme du processus on obtient un compost dit “mûr”. Celui-ci sera un formidable fertilisant pour vos plantes. En effet, celui-ci augmente le taux de matière organique dans le sol et favorise la croissance des plantes et leur développement racinaire. Moins de déchets et un beau jardin, que demander de plus ? Si vous vivez en appartement, sachez que certaines communes disposent de point de collecte, comme Paris. Vous pouvez aussi le donner à des jardins partagés ou bien à des personnes qui se feront une joie d’utiliser votre compost dans leur jardin. Les déchets organiques autorisés dans un compost sont : les épluchures de légumes et de fruits, les coquilles d’œufs écrasées, les sachets de thé, le marc de café avec son filtre, les plantes fanées, les restes de riz ou de pâtes, les feuilles d’essuie-tout. Lorsque l’on incorpore ses déchets, on n’oublie pas de les couper en petits morceaux afin que la transformation soit plus rapide. Pour obtenir un bon compost, il faut impérativement équilibrer les matières et l’aérer régulièrement en le brassant.

Plus d’infos sur l’art du compostage ici.

Réduire ses déchets en plastique

Le plastique est un fléau pour l’environnement. Chaque année, près de 20 millions de tonnes de déchets plastiques seraient abandonnées dans la nature où ils mettent des siècles à se dégrader. Et la plupart de ces détritus finissent malheureusement dans les océans, contaminant les eaux et tuant des milliers d’oiseaux et mammifères marins.

Parmi les déchets en plastique les plus courants : les bouteilles d’eau. Pourquoi ne pas alors les éliminer tout simplement ? En 2018, on privilégiera ainsi les gourdes et autres contenants en verre. Et pour une eau de meilleure qualité, on peut installer un système de filtration. D’ailleurs, depuis le 1er janvier 2017, l’enseigne Biocoop ne distribue plus d’eau en bouteille plastique dans aucun magasin de son réseau. Et si vous ne pouvez pas vous passer de vos bouteilles d’eau, pensez surtout à bien les recycler. Lorsqu’elles atterrissent dans la mauvaise poubelle, celles-ci sont incinérées. Pour la planète, on connaît mieux. En France, seules 50% des bouteilles en plastique seraient recyclées ! Pour inciter les consommateurs à les recycler, de nombreuses initiatives ont vu le jour, comme Yoyo. Cette start-up récompense les foyers qui trient leurs bouteilles. En échange, elle leur offre des places pour un match de foot, des bons de réduction pour des concerts, des places de cinéma ou encore des entrées pour des spectacles. Dans la même veine, on retrouve la société Réco, filiale de Suez, qui a installé sur le parking de certains supermarchés des collecteurs de bouteilles. Pour chaque objet déposé, la machine distribue un bon d’achat d’une valeur de 1 à 2 centimes d’euro, valable au sein de l’enseigne partenaire.

Autre source de pollution : les pailles en plastique. De petite taille et à usage unique, celles-ci font aussi partie des 8 millions de tonnes de plastique déversées chaque année dans les océans, soit l’équivalent d’une benne à ordures déchargée chaque minute. Le plus souvent, ces petits bouts de plastique sont avalés par les animaux, créant de véritables désastres. En 2015, la vidéo montrant une tortue marine avec une paille coincée dans le nez avait marqué les esprits. En 2018, on dit stop aux pailles ! Si vous ne vous imaginez pas siroter votre soda ou votre smoothie sans ces petits tubes en plastique, sachez qu’il existe des alternatives. On en trouve en bambou, en inox, en carton et même des comestibles !

Quant aux sacs en plastique, autres polluants, ces derniers sont interdits en caisse des magasins depuis le 1er juillet 2016. Seuls les sacs en papier, compostables constitués de matières biosourcées ou en plastique épais et les cabas sont autorisés. Toutefois, l’idéal sera de se doter d’un tote bag en tissu pour faire ses emplettes. En sortant de chez soi, pensons à en mettre un dans son sac à main, dans sa voiture, etc. afin de l’avoir toujours avec soi.

Faire ses cosmétiques maison

Réduire ses déchets passe aussi par la salle de bains. Nos tiroirs sont en effet remplis de cosmétiques : lait pour le corps, crème pour les mains, le visage, etc. Ceux-ci sont pour la plupart contenus dans des emballages polluants. Et une fois vides, ils remplissent notre poubelle. Ils sont aussi rarement recyclés. La solution ? Faire ses propres produits avec des ingrédients 100% naturels. En plus de faire du bien à la planète, on sait ce que contient sa crème et on fait de sacrées économies. Retrouvez nos astuces pour faire votre propre démaquillant ici et votre cire orientale ici. Et n’oubliez pas, pour conserver ses produits faits maison, il faut utiliser des contenants en verre. Des bonnes pratiques sont également à respecter.

Manger de saison

Cette année, on consomme responsable ! Pour cela, on privilégiera les produits de saison. Les fruits et légumes de saison sont plus savoureux, moins chers et surtout plus écologiques. Savez-vous par exemple qu’une mangue importée en avion, c’est 60 fois plus de CO2 qu’une pomme française ? Et qu’une tomate hors saison, poussant dans une serre chauffée au gaz, émet six fois plus de C02 qu’une tomate de saison ? Exit donc les produits qui viennent de l’autre bout du monde ou cultivés sous serre. Pour vous aider, Réponse Conso dresse chaque mois la liste des fruits et légumes de saison. En décembre, tout un choix s’offrait à nous, comme les pommes, les poires, les clémentines, les panais, les courges et les choux-fleurs.

Privilégier les produits locaux

Privilégier des produits de saison oui, mais aussi locaux s’il vous plaît. C’est encore plus écologique ! Drive fermier, cueillette, AMAP… Consommer local n’est pas bien compliqué. Sur Internet, il existe aussi de nombreuses plateformes permettant de s’approvisionner en produits locaux. Parmi elles, on retrouve Pages du Terroir et Bienvenue à la Ferme qui recensent toutes les bonnes adresses pour faire ses courses directement chez les producteurs. D’autres, comme Made in Potager et LePotiron.fr, mettent en relation consommateurs et producteurs. On retrouve également Le Comptoir Local et Alancienne. Sur ces deux plateformes, pas d’abonnement. Il suffit de faire ses courses en ligne, comme on pourrait le faire sur Monoprix, Carrefour ou Auchan, à la différence que les produits disponibles sont exclusivement issus de petits producteurs. En revanche, ces dernières ne concernent que les Franciliens, puisque les denrées proposées sont exclusivement made in Ile-de-France. Autre solution : les paniers. Aujourd’hui, de nombreux sites se développent pour proposer des paniers de fruits et légumes. Parmi eux, on retrouve bien évidemment La Ruche qui dit Oui ! Son mode d’emploi est le suivant. Une fois son compte ouvert, on commande les produits locaux en ligne (fruits, légumes, pains, viandes) et on les récupère dans une « ruche » près de chez soi. Lancée en 2011, la start-up compte plus de 5000 producteurs dans son réseau, et plus de 130 000 membres qui commandent régulièrement. La Ruche qui dit Oui ! est aujourd’hui présente dans huit pays d’Europe.

Stop à la mode jetable

Robes, pulls, tee-shirts… L’achat de vêtements fait partie de nos pêchés mignons. Or, aujourd’hui, nous consommons et jetons les vêtements plus vite que la planète ne peut le supporter. Par rapport au début des années 2000, nous achetons deux fois plus d’habits et nous nous en débarrassons deux fois plus vite. Ce n’est pas seulement mauvais pour notre porte-monnaie, ça l’est aussi pour l’environnement. Car pour produire des textiles il faut beaucoup d’eau, d’énergies, etc. Et les vêtements jetés remplissent les décharges. En cause, le “fast-fashion”, un concept prôné par de nombreuses enseignes qui consiste à renouveler constamment les collections et qui nous pousse, évidemment, à acheter davantage. En 2018, on dit stop ! Lors de chaque virée shopping, demandons-nous si nous avons vraiment besoin d’un énième jean dans notre placard. Achetons moins mais mieux, portons nos vêtements plus longtemps (surtout que la mode est cyclique) et prenons-en soin davantage. Un petit trou dans le pull ? Une aiguille et du fil, et le tour est joué.

Autre solution ? Louer des vêtements ! Économique et écologique, la location a tout bon. Sur Internet, de nombreuses plateformes proposent la location de vêtements. Parmi ces dernières, on retrouve Tale Me, Panoply, Le Closet ou encore L’Habibliothèque. Louer sa garde-robe permet aussi d’avoir un dressing de rêve que l’on peut changer au gré de ses envies et des saisons, sans dépenser des fortunes !

Se mettre au vélo

On ne pouvait pas faire nos bonnes résolutions sans aborder le sport. Et quoi de mieux que le vélo pour se remettre en forme ? Pratique, la bicyclette est aussi un moyen de transport qui ne pollue pas. En 2018, on optera alors pour le deux-roues pour faire ses trajets, lorsque cela est possible bien évidemment. Plutôt vélo électrique ? Sachez que depuis février 2017 l’État accorde une prime pouvant aller jusqu’à 200 euros pour l’achat d’une bicyclette neuve, qui dispose d’une assistance électrique n’utilisant pas de batterie au plomb. Pour bénéficier de ce coup de pouce, la demande doit être effectuée avant le 31 janvier 2018. Retrouvez la démarche à suivre et les conditions d’attribution, ici. Conseil : armez-vous de patience pour recevoir la prime.

Choisir un moteur de recherche écolo

Nous sommes des millions à surfer chaque jour sur Internet. Parmi les moteurs de recherche les plus utilisés, on retrouve Bing, Yahoo et, bien évidemment, Google. Que ce soit pour lire l’actualité, trouver des recettes de cuisine, des astuces de jardinage… Pas une journée ne passe sans que l’on ne pianote sur son ordinateur ou son smartphone. Et si en 2018 on délaissait Google et compagnie ? Aujourd’hui, il est tout à fait possible d’utiliser d’autres moteurs de recherche. Parmi eux : Ecosia. Lancé en 2009, celui-ci permet de naviguer sur Internet tout en luttant contre la déforestation. Grâce aux bénéfices générés par les annonces liées aux recherches, il finance des programmes de reforestation dans le monde. 80% des revenus sont réinjectés directement dans la plantation d’arbres qui serviront également à faire revenir l’eau, les plantes et les animaux dans des régions frappées par la sécheresse. On retrouve également Lilo. Créé en 2015 par Clément Le Bras et Marc Haussaire, Lilo est un moteur de recherche français qui reverse 50% de ses revenus à des projets sociaux et environnementaux.

Mails : on réduit son impact !

Savez-vous que les mails sont très énergivores ? Envoyez un courriel d’un Mo à une personne équivaut à une heure de consommation d’une ampoule de 25 W (soit 25Wh). Un courriel sans pièce jointe équivaut à 5Wh. Cette année, soyons très vigilants et allégeons nos mails ! Si l’on a besoin d’envoyer un fichier, l’idéal sera de le compresser au maximum pour diminuer son poids, voire de le remplacer par un lien hypertexte ou URL. Si l’on reçoit un courriel avec une pièce jointe, il ne faudra pas répondre en la laissant. Pour rendre moins énergivore un mail, le mieux sera de l’envoyer en format texte plutôt qu’en HTML. Il sera aussi indispensable de bien cibler les destinataires. Selon l’Ademe, « multiplier le nombre de destinataires d’un courriel par 10 multiplie par 4 l’impact ».

Pour réduire son impact, pensons également à nettoyer sa boîte mail, bourrée de spams et de newsletters non lues. Un courriel génère environ 10g de CO2 par an ! Et plus il sera conservé longtemps sur un serveur informatique, plus son impact sera important. Un grand ménage s’impose donc. Pour éviter d’y passer des heures, sachez qu’il existe Cleanfox. Ce nettoyeur détecte et liste toutes les newsletters qui polluent notre boîte mail, et nous permet de les supprimer et de s’en désabonner. Le principe est simple. Il suffit de se rendre sur Cleanfox et de connecter son compte Gmail, Yahoo ou autres. En quelques secondes, l’outil détecte les mails « non désirables » et propose de les supprimer, ou de les supprimer et de se désabonner de la source en même temps. On peut bien entendu choisir de les garder. Cleanfox indique par ailleurs le nombre de CO2 économisé pour chaque nettoyage. Il est également possible de se tourner vers Lilo. Récemment, le moteur de recherche a lancé sa propre messagerie. Cette dernière offre une gestion efficace des pièces jointes en proposant de télécharger la pièce jointe dès sa réception via un lien dédié, ce qui limite dans le temps le stockage de cette dernière. Elle nous alerte également lorsque des pièces jointes inutiles et volumineuses occupent notre espace. En un clic, on peut nettoyer sa boîte mail. Autre atout, les serveurs de Lilo utilisent en partie l’électricité produite à partir d’éoliennes ainsi qu’un système de refroidissement sans climatisation.

Pour plus d’informations sur les éco-gestes liés à notre ordinateur, rendez-vous ici.

Bonus : acheter made in France

En 2018, on privilégiera les produits fabriqués en France. Choisir du made in France, c’est avant tout acheter des produits reconnus pour leur qualité et consommer responsable en soutenant l’économie nationale et l’emploi. Un produit fabriqué et consommé en France a un impact environnemental moindre que celui confectionné à l’autre bout du monde.

Marine VAUTRIN

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