Nouveau vélib : en version électrique, il charge même votre portable !
Publié le 11 mai 2017 à 7:00 Aujourd'hui
Smoovengo, qui a remporté l’appel d’offres du syndicat Autolib’ et Vélib’ Métropole, a présenté mercredi 10 mai le futur Vélib’. Plus sécurisé, plus léger et connecté, il sera mis en circulation en janvier 2018. Le hic, les tarifs devraient augmenter.
L’année prochaine, les Parisiens pourront rouler avec des nouveaux Vélib’. Le groupement Smoovengo a signé la semaine dernière avec le syndicat francilien Autolib’ et Vélib’ Métropole le contrat dit « Vélib 2 ». Au sein de ce groupement, qui a réussi à rafler le marché à JCDecaux et ce, malgré les recours juridiques lancés par ce dernier, on trouve quatre experts internationaux de la mobilité : l’entreprise montpelliéraine Smoove, spécialiste du vélo en libre-service déjà présent dans plus de 25 villes de France (Montpellier, Clermont-Ferrand, Strasbourgs ) et dans le monde (Helsinki, Moscou et Vancouver), l’entreprise de transport public espagnole Moventia, le gestionnaire de parkings Indigo, et Mobivia qui possède entre autres Midas, Norauto et est aussi fournisseur de vélos à assistance électrique.
Ce contrat évalué entre 600 et 700 millions d’euros sur 15 ans vient remplacer et étendre le dispositif Vélib’ actuellement en service à Paris et dans 30 communes limitrophes. Il concerne une flotte d’environ 20 000 vélos, dont 30% à assistance électrique et près de 1 500 stations. Un chiffre qui doit être précisé puisque les communes ont jusqu’à fin juin pour se positionner. Mais à quoi vont ressembler les nouvelles bicyclettes ? Qu’est-ce qui va changer ? Et comment va se passer la transition ? On fait le point.
Des vélos électriques
Smoovengo veut faire entrer le vélo libre-service « dans sa 4e génération ». Pour cela, le groupement a mis les petits plats dans les grands pour nous faire oublier les vieux Vélib’. Première nouveauté : la bicyclette à assistance électrique. Celles-ci représenteront 30% de la flotte totale, ce qui permettra aux citadins de parcourir de plus longues distances et de gravir les reliefs de Paris et de la métropole. Vitesse maximale : 25 km/h. La flotte des nouveaux VAELS (vélo à assistance électrique en libre-service) sera « évolutive ». En fonction de la demande, les Vélib’ mécaniques pourront devenir électriques. Grâce à son cadre unique, le vélo sera electrifiable en seulement 30 minutes, via un simple passage en atelier. Il se rechargera en station en 6 heures et aura une autonomie de 50 km en milieu urbain.
Un vélo connecté et moins facile à voler
Avec les nouveaux Vélib’, il sera désormais possible de rendre son vélo même quand la station sera pleine. « L’usager pourra garer son vélo par l’arrière et de le sécuriser via un câble intégré », explique Laurent Mercat, président de Smoove. Ce système de surcapacité ou « overflow » « permettra de doubler la capacité des stations ».
Autre nouveauté, le guidon du vélo sera doté d’un système de communication embarqué appelé « Smoove Box ». Il permettra d’afficher la vitesse, le temps de location, les kilomètres parcourus et servira également de borne. Il suffira de placer son pass Navigo, son téléphone sur le lecteur pour les abonnés au service ou de saisir les codes d’accès pour les usagers occasionnels. Il permettra aussi la connexion à un smartphone pour le guidage. Le téléphone pourra même être rechargé sur prise USB dans le cas des Vélib’ électriques. Et cocorico, 80% de la valeur ajoutée du système est fabriquée en France.
Le nouveau Vélib’ sera moins lourd : 20,6 kilos, soit environ deux kilos de moins que la bicyclette actuelle. Il sera sécurisé au maximum grâce à la « fourche cadenas » commandée par la Smoove Box. « Un système de sécurité breveté à toute épreuve », assure Smoovengo. Il sera aussi possible de verrouiller son vélo hors station. En mode « arrêt minute », le cycliste badgera sa carte de transport (ou tapera son code) pour signifier un arrêt. La Smoove Box l’identifiera et verrouillera le vélo. Un câble antivol sera inclus dans le cintre du vélo pour attacher la bicyclette à un point fixe. Le président de Smoove estime limiter les vols à « environ 15% » par an, soit deux fois moins que celui des Vélib’ actuels.
Enfin, des stations éphémères pourront être créées lors de concerts ou autres événements temporaires. Un atout indéniable ! Et la couleur ? Il sera toujours gris souris mais avec un protège-roue arrière de couleur vive. Celle-ci n’a pas encore été définie. Quant à son panier, il sera plus pratique et esthétique, et pourra contenir un cartable standard dans sa largeur.
Hausse des tarifs à prévoir
Évidemment, ce concentré d’innovations technologiques a un coût. Les tarifs, qui n’avaient pas changé depuis 10 ans, devraient en effet augmenter mais « légèrement », promet Marie-Pierre de la Gontrie, présidente du syndicat Autolib’ et Vélib’ Métropole. Et d’ajouter : « Nous n’avons aucune envie d’augmenter le tarif de manière importante, c’est un service public, on est très attachés au succès de Vélib’, et quel serait notre intérêt de perdre des abonnés ? ». La nouvelle grille tarifaire sera définie par le syndicat mixte à l’automne. « Il est d’ores et déjà acté que ces nouveaux tarifs prévoiront que la première demi-heure d’utilisation des vélos mécaniques restera gratuite », assure Smoovengo. À noter que les stations « Bonus » seront conservées et permettront de faire gagner des minutes de location supplémentaires aux usagers, ce qui est notamment le cas pour certaines stations de Montmartre. Celles-ci étant situées en haut d’une colline, les usagers n’ont généralement pas le courage de faire la montée.
Tous les abonnements en cours seront transférés dans le nouveau système aux mêmes conditions tarifaires. Il n’y aura aucun surcoût pour les usagers actuels. Toutefois, les formalités bancaires (autorisation de prélèvement, cautionnement par carte de paiement) seront à refaire avec le nouvel exploitant. Les 300 000 abonnés actuels du service Vélib’ seront contactés par Smoovengo afin de préparer la mise en place du nouveau service.
Comment s’effectuera la transition ?
Toutes les stations et bornes seront remplacées par les équipements Smoovengo. Le programme de transition s’étalera sur deux périodes de 3 mois : remplacement progressif des stations entre octobre et décembre 2017 et mise en service progressive entre janvier et mars 2018. Le 31 mars 2018, toutes les stations seront opérationnelles. Les anciens vélos seront repris par JCDecaux. Un site web et une application « Chantiers Vélib' » seront lancés afin de connaître en temps réel le déploiement des stations.
Pour les quelque 300 salariés de la filiale de JCDecaux qui gère Vélib’, leur avenir est incertain. Pas sûr qu’ils soient repris par Smoovengo. « On ne prévoit pas de fonctionner avec moins de personnes », indique seulement Yann Marteil, directeur général délégué de Mobivia.