« Œufs de France » : un nouveau logo pour des œufs 100% made in France

Publié le 27 avril 2018 à 9:38 Aujourd'hui

La filière CNPO (Comité National pour la Promotion de l’Œuf) lance « Œufs de France », un nouveau logo pour garantir des œufs 100% français, et l’objectif d’une poule sur deux en élevage alternatif à la cage d’ici 2022.

Chaque jour en France, ce sont près de 20 millions d’œufs qui sont achetés en magasin. En 2017, 15 milliards d’œufs ont été vendus sur le marché français, faisant de la France la championne d’Europe de leur production. Toutefois en août 2017 le monde des œufs a été frappé d’un scandale alimentaire retentissant dans l’Union européenne : des millions d’œufs avaient été retirés de la vente dans plusieurs pays, soupçonnés d’être contaminés à l’insecticide fipronil, une molécule toxique interdite d’utilisation sur les animaux destinés à la chaîne alimentaire. Les consommateurs français ont depuis renforcé leurs attentes, à la fois sur le mode de production et l’origine des œufs qu’ils consomment. Pour préserver une consommation saine et aux normes, le Comité National pour la promotion de l’œuf s’est lancé deux objectifs, annoncés dans un communiqué le 26 avril 2018 : une poule sur deux en élevage alternatif (plein air, sol, bio) à la cage aménagée d’ici 2022 et un nouveau logo « Œufs de France » (visible ci-dessous) pour garantir des œufs 100% Made in France.

89% des Français sont favorables à l’unique commercialisation des œufs d’origine française

La filière CNPO veut avant tout garantir la traçabilité de ses produits à l’intérieur des frontières. Comme elle le précise dans son communiqué, « cette démarche collective portée par l’Association des produits agricoles de France garantit l’origine française des œufs : de la poule à l’œuf et de l’œuf à la poule ». Davantage, « avec ce nouveau logo connu et reconnu des Français, la filière des œufs garantit l’engagement de l’ensemble des maillons de la filière : accouveurs, éleveurs de poulettes, éleveurs de poules pondeuses, centres d’emballage et de transformation des œufs. La démarche de traçabilité, qui intègre également qualité sanitaire et alimentation des animaux, est étroitement contrôlée par des organismes tiers. Une initiative qui répond aux attentes des Français : 85% d’entre eux estiment important que les œufs qu’ils achètent soient pondus en France et 89% sont même favorables à l’unique commercialisation des œufs d’origine française ».

Concernant les élevages de poules, un tiers sont actuellement encagés. La filière prévoit d’investir « au moins 277 millions d’euros » pour arrêter la production de près de 9 millions de poules élevées en cage. Toutefois, 79% des Français « estiment nécessaire pour les éleveurs de demander un délai aux enseignes de la grande distribution afin de s’adapter ». En février 2017, Emmanuel Macron avait promis durant sa campagne d’interdire d’ici 2022 la vente d’œufs pondus par des poules élevées en batterie. Le 18 février 2018 le ministre de l’Agriculture Stéphane Travert avait confirmé que cette pratique serait interdite d’ici la fin du quinquennat, lors du grand rendez-vous « Europe1, CNews, Les Echos« .

Aujourd’hui, « seules 25% des poules sont élevées avec un accès à l’extérieur »

Dans un rapport publié en 2016, l’association L214 dénonçait les conditions de vie intolérables des poules encagées. Elle rappelait tout d’abord qu’en France, « 48,6 millions de poules pondeuses sont utilisées pour produire des œufs » et qu’en 2016 elles en avaient fait 14,3 milliards. Des chiffres astronomiques pour des conditions de production invivables : « à l’éclosion, les poussins sont triés : les mâles (qui ne pondent évidemment pas d’œufs) sont éliminés, soit gazés, soit broyés ». Par la suite, « les becs des femelles sont épointés au laser », ce qui permet de « parquer les poules ensemble par milliers ou à l’étroit dans des cages en limitant le picage et le cannibalisme ». Seules 25% des poules sont élevées avec un accès à l’extérieur (7% en bio, 5% en label rouge, 13% en plein air). Enfin, « après une année passée à pondre, ce qui représente environ 300 œufs pondus par poule, elles sont tuées dans un abattoir ».

L’association a lancé une pétition contre l’élevage des poules en cage, qui a déjà recueillie plus de 75 000 signatures.

Claire Lebrun

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