« Origine France Garantie » : le label Made in France incontournable

Publié le 25 mai 2018 à 12:02 Made in France

Créé en 2010, le label « Origine France Garantie » permet aux entreprises françaises de garantir une traçabilité et une transparence totale aux consommateurs qui font le choix du Made in France.

Le « Made in France » est une valeur montante de l’économie française. Les initiatives se multiplient depuis une décennie, que ce soit en terme de textile, d’alimentation, de maroquinerie ou de cosmétique. Selon un sondage Ifop réalisé en 2017, « 90% des Français considèrent la thématique du made in France comme importante pour l’avenir et 79% déclarent s’y intéresser de plus en plus ». Une rue du made in France a même ouvert rue du Vertbois le 16 mai dernier, à Paris. Mais pour être certain de consommer français, il faut être attentif à ce que la production se réalise entièrement sur le territoire national. Pourtant, certaines entreprises attestent une origine « Made in France » alors que leurs produits ne sont pas issus d’une chaîne totalement française. Extérieur à cette mouvance, Yves Jégo inaugurait dans la soirée du 24 mai le début de sa campagne promouvant son label « Origine France Garantie ». Créé en 2010 suite à l’étude d’un texte consacré à la marque France à l’Assemblée, le label a été en moins de dix ans adopté par plus de 600 entreprises. Parmi elles on compte notamment Toyota, Plancha ENO, Timber production, DOP, Joker Pyrex, Cristel, Krys, Blanc Bonnet, Hamac, ou encore Sensee. Une réussite pour le député de Seine-et-Marne et l’ancien ministre de l’Economie et « chantre du Made in France » Arnaud Montebourg, membre du comité du label. Ces derniers portent des logiques politiques assumées comme le patriotisme économique, la traçabilité et la transparence. Yves Jégo le souligne : aujourd’hui, « il ne suffit pas de dire qu’on est French touch, il faut pouvoir le prouver ».

Un label à renouveler tous les trois ans

Il existe quatre étapes précises pour obtenir le label Origine France Garantie, un processus inspiré de la législation suisse. Il faut tout d’abord « prendre contact avec un organisme certificateur » (tel qu’Afnor ou Veritas) qui élaborera « une offre commerciale personnalisée » avec un coût global d’une « labellisation sur 3 ans ». Une fois le contrat signé, un dossier administratif est à remplir avec des informations détaillées sur le prix de revient unitaire (: somme de tous les coûts supportés pour la production) et le processus de fabrication des produits. Une attestation provisoire de labellisation est alors délivrée autorisant à utiliser le label avec un numéro de certification. Il faudra à ce moment là compter 6 mois pour vérifier que l’intégralité de la chaîne de production réside bien en France mais aussi le sourcing des matières premières et le calcul du prix de revient. Suite à l’audit, une attestation définitive de labellisation est délivrée. Le label doit ensuite être renouvelé tous les trois ans avec la venue d’un auditeur sur le site de production pour vérifier que rien n’a été délocalisé et que les règles du label soient toujours respectées. Yves Jégo l’atteste : « en moyenne, 90% des entreprises renouvellent ». Pour le consommateur, le label prévoit une application permettant de scanner l’étiquette électronique du produit (« qui arrive bientôt sur la blockchain ») et d’à la fois vérifier et s’informer sur l’origine française de ce qu’on consomme.

Une valeur ajoutée pour les entreprises

Pour les entreprises labellisées, le « Made in France » est un atout d’avenir incontournable. Il permet de « créer de l’emploi, rassurer les consommateurs et créer de la valeur ». Selon Arnaud Montebourg, « les groupes du CAC40 ont détruit des emplois en France en délocalisant et ont augmenté la part des actionnaires ». Contre la « loi de la mondialisation », la France essayait « des plans sociaux » sans véritablement aller au bout, au regret de l’ancien ministre de l’Economie. Didier Kling, président de la Chambre de commerce et d’industrie de Paris précise que s’il « manque de matière première », la France détient « une main d’oeuvre avec des ingénieurs et des ouvriers remarquables ». Des représentants des entreprises comme Essilor, Hamac, Sensee, La Brosse et Dupont ou encore DOP ont venté les mérites du label et ce que le made in France représente pour eux. Directrice générale de Sensee, Angélique Lenain reconnaît toutefois qu’il est « plus cher de fabriquer en France ». Mais selon Aliette du Crest, chef du groupe DOP, le label permet une caution « vérité » de l’engagement de la marque. Celle-ci s’est opposée maintes fois à la délocalisation de son usine de Rambouillet (Yvelines) et a découvert par le biais d’un sondage que de nombreux français pensaient DOP « américain ». Pour les entreprises, le label est un moyen de valoriser leur produit en France mais aussi sur le marché international. Arnaud Montebourg le conclut : plus que « chez nous », « on trouve le Made in France formidable dans le monde entier ».

Claire Lebrun

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