Perturbateurs endocriniens : le gouvernement publie deux listes de 1 600 pesticides

Publié le 18 juillet 2017 à 13:03 Aujourd'hui

Suite à ses engagements et au nom de la transparence et l’information publique, le ministère de la Transition écologique a publié, vendredi 14 juillet, deux listes des produits pesticides susceptibles de contenir des perturbateurs endocriniens. 

Le ministère de la Transition écologique, dans un souci de transparence, vient de publier deux listes de pesticides susceptibles de contenir des perturbateurs endocriniens. Mises en ligne vendredi 14 juillet, ces listes non exhaustives contiennent les noms de mille biocides (insecticides pour la maison, produit de protection du bois, produit d’hygiène vétérinaire) et de près de 600 phytosanitaires (fongicides, herbicides, insecticides).

Cette publication fait suite aux accords trouvés par les États de l’Union européenne sur la définition des perturbateurs endocriniens dans les pesticides. Un texte salué par les politiques mais critiqué autant par les ONG que par certains scientifiques qui le jugent pas assez « ambitieux ». Nicolas Hulot avait donc promis une série de mesures au niveau national afin de rassurer. Parmi celles-ci se trouve la publication de ces listes. Le but ? « Que les citoyens, agriculteurs et professionnels puissent, en l’attente de l’entrée en vigueur concrète de l’exclusion européenne, orienter leurs choix d’achats ».

Les ONG veulent « y voir plus clair »

Toutefois, le gouvernement met en garde. Si les critères ont été approuvés par les États membres, les agences scientifiques n’ont pas encore mené le travail détaillé, substance par substance, de vérification de leur caractère perturbateur endocrinien. « La définition adoptée est plus large, en incluant les perturbateurs endocriniens présumés, et les substances pour lesquelles une action perturbatrice endocrinienne est ‘plausible’. La Commission a établi cette liste sur la base d’une analyse rapide par le Centre Commun de Recherche de la Commission européenne. Des substances sont donc susceptibles de ne plus figurer dans cette liste après analyse détaillée par les agences sanitaires européennes. À l’inverse, d’autres substances non identifiées à ce jour peuvent y être intégrées ultérieurement », informe le gouvernement.

L’ONG Générations Futures, quant à elle, trouve ces listes bien trop « légères ». « La liste publiée semble longue mais porte sur des produits commerciaux. Il faudrait maintenant que les ministères publient la liste des matières actives concernées pour qu’on y voit plus clair », indique l’association dans un communiqué. Celle-ci rappelle « qu’elle s’oppose toujours aux critères votés le 4 juillet et qu’elle juge insuffisamment protecteurs. Générations Futures appelle maintenant les eurodéputés à voter contre les critères votés le 4 juillet qui ne répondent pas aux exigences du Règlement de 2009 sur les pesticides ».

L’association a d’ailleurs lancé une pétition qui a recueilli plus de 10 500 signatures. Elle appelle toutes les personnes « soucieuses de protéger leur environnement et leur santé » à la signer. Selon l’ONG, 400 à 500 matières actives composent les pesticides et il faudrait en retirer plus d’une quarantaine du marché. Pour le moment, tous les pesticides présents dans la liste sont libres à la vente et aucune mesure ne sera prise pour les interdire. La prochaine étape au niveau européen est donc de concrétiser les critères adoptés et de choisir, enfin, quelles substances interdire ou non.

Alice Glaz

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