Les pesticides néonicotinoïdes : le taux de mortalité des abeilles sauvages triplé

Publié le 18 août 2016 à 13:09 Aujourd'hui

Trois fois plus d’abeilles disparaissent à cause des pesticides : c’est le résultat qui ressort d’une étude britannique publiée mardi 16 août.

Les insecticides de la famille des néonicotinoïdes, utilisés dans l’agriculture pour protéger les plantes, seront interdits en France à partir de septembre 2018. Et pour cause : ils seraient responsables de nombreux décès d’abeilles sauvages. Si le lien entre l’usage de ces pesticides et la mortalité des abeilles n’a jamais été vraiment établi, des chercheurs britanniques ont réussi à le faire en s’appuyant sur les recherches réalisées, entre 1994 et 2011, par la société britannique Bees, Wasps and Ants Recording Society. Les résultats de leur enquête ont été publiés, mardi 16 août, dans la revue Nature Communications.

3 fois plus d’abeilles mortes lié à l’utilisation de pesticides

Les scientifiques ont démontré, en se basant sur 18 ans de données collectées sur 62 espèces d’abeilles sauvages (sur les 250 que compte l’Angleterre, indique Le Monde), que leur déclin est en moyenne trois fois plus important lorsque celles-ci se nourrissaient régulièrement de plantes traitées aux pesticides.

Sur des parcelles d’1 km² de champs de colza, plante la plus traitée aux néonicotinoïdes, ils ont noté la présence d’au moins 500 insectes pollinisateurs, soit plus de 31 800 au total. Mais si cette culture est un bienfait pour les petites bêtes, la toxicité n’est pas masquée. D’ailleurs, les scientifiques ont remarqué que « l’usage de néonicotinoïdes est à lui seul responsable d’une perte supérieure à 20% pour cinq espèces », « d’un déclin de 10% chez 24 espèces, de plus de 15% pour 11 espèces et même de 30% chez les plus touchées », rapporte le quotidien.

La conclusion est telle que les butineuses friandes de colza traité aux néonicotinoïdes déclinent trois fois plus vite que les autres. Il a été noté que ces insecticides, qui agissent sur le système nerveux des abeilles, seraient également responsables d’une altération de leur sperme.

Si l’utilisation des néonicotinoides est l’une des causes majeures du déclin des insectes pollinisateurs, d’autres facteurs le sont  tout autant : la perte d’habitat, les agents pathogènes, le changement climatique ou encore l’utilisation d’autres insecticides.

Raphaël BESNARD

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