Pétition LULU L’Ourson : l’ONG Foodwatch dénonce les publicités pour enfants

Publié le 13 avril 2018 à 11:42 Aujourd'hui

L’ONG Foodwatch France a lancé jeudi 12 avril 2018 une campagne contre les publicités de produits alimentaires qui visent les enfants. L’association a réalisé une pétition directement adressée au directeur général du groupe Mondelez, détenteur de la marque LU, avec pour objectif l’arrêt de toute communication ciblant les enfants pour la gamme LULU L’Ourson.

Les opérations de communication des industriels deviennent de plus en plus affinées avec le temps. Selon sa définition, une publicité est « le fait d’exercer une action psychologique sur le public à des fins commerciales, spécialement, de faire connaître un produit et d’inciter à l’acquérir. » Sur un public très jeune, les techniques des publicitaires sont d’autant plus efficaces. La marque LU en a fait une spécialité, en faisant de ses gâteaux LULU l’Ourson un indispensable du goûter et en les montrant dans les mains des plus petits. Les enfants sont des cibles privilégiées pour les distributeurs d’aliments riches en gras et en sucre : ils sont plus facilement réceptifs. Aujourd’hui, l’ONG Foodwatch dénonce ces pratiques : « saviez-vous qu’en France, un enfant sur six est en surpoids ou obèse et risque donc de le rester à l’âge adulte ? Les prendre pour cible marketing est inadmissible ! » Pour combattre la société Mondelez, l’ONG a lancé une pétition.

« L’obésité infantile est influencée par le marketing d’aliments et de boissons riches en graisses saturées »

« Cela doit cesser » déclare Megane Ghorbani, responsable des campagnes chez Foodwatch depuis juillet 2017, dans Le Parisien. Créée en juillet 2013 en France, l’association se présente comme une organisation qui défend les droits des consommateurs. Aujourd’hui elle adresse directement sa pétition au directeur général France du groupe Mondelez, Mathias Dosne. Dans un contexte d’épidémie globale de maladies chroniques comme le diabète de type 2 et l’obésité, l’ONG dénonce un marketing irresponsable de la part de la marque LU. Pour fêter ses 170 ans, des pubs télé et une grande campagne ont été lancées, accompagnées d’oursons géants offerts en cadeau aux plus petits. Des pratiques déloyales pour Foodwatch, « d’autant plus flagrantes via la communication et l’étiquetage des produits de la gamme LULU L’Ourson – incluant les produits LULU L’Ourson, LULU La Barquette, LULU La Coqueline ».

Ainsi les mises en scène comme « l’organisation d’anniversaire pour les enfants » avec Lulu, ou l’image de l’ourson sur l’étiquetage des produits sont faites pour appâter les enfants, une commercialisation qui transgresse les recommandations du bureau Europe de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Dans son rapport de 2016, l’organisation rappelle qu’il est « clairement prouvé que l’obésité infantile est influencée par le marketing d’aliments et de boissons non alcoolisées riches en graisses saturées, en sel et/ou en sucres libres. Par ailleurs, l’une des principales recommandations de la Commission de l’OMS sur les moyens de mettre fin à l’obésité de l’enfant vise la réduction de l’exposition des enfants à ce type de marketing. Par conséquent, l’OMS a demandé aux États membres d’appliquer des restrictions sur le marketing des aliments riches en graisses saturées, en sel et/ou en sucres libres destiné aux enfants, dans l’ensemble des médias ». Une recommandation qui n’est pas respectée par les promoteurs de l’ourson LU. Pour 100 grammes de Lulu l’Ourson, un enfant ingère 16 grammes de matières grasses, 3,3 grammes d’acides gras saturés et 31 grammes de sucres.

Outre l’ourson, l’ONG a également dans le collimateur le singe de Coco Pops, Bizz la coccinelle de la Boulangère ou encore le lapin de Nesquik, Quicky. Contactée par Le Parisien, la marque Nestlé se positionne sur la même ligne de défense que Mondelez. Face à ces accusations, ce dernier rétorque que ses biscuits Lulu « apportent une solution nutritive pratique pour les parents », et donc que sa publicité viserait les adultes. Le groupe a même signé en 2016 la charte EU Pledge qui interdit de faire de la publicité pour tout produit s’adressant principalement aux enfants de moins de 12 ans. Mais pour l’ONG, la figure de l’ourson incarne à elle seule le danger en s’adressant aux plus jeunes. Elle exige à ce que cesse toute pratique de communication ciblant les enfants pour la gamme LULU L’Ourson et de modifier l’étiquetage de toute la gamme afin qu’il ne comporte plus de mention et de représentation graphique s’adressant directement aux enfants.

Claire Lebrun

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