#PlasticAttack : une action prévue à Paris contre le suremballage

Publié le 7 mai 2018 à 11:53 Aujourd'hui

Initiée en Angleterre en mars 2018 dans un supermarché de Keynsham, le concept de la « Plastic Attack » s’exporte à Paris. Pour dénoncer le suremballage plastique et y mettre fin, des citoyens organisent une action ce 2 juin 2018 à l’adresse d’un supermarché parisien qui sera dévoilée 48 heures avant l’événement.

Pour mettre fin au suremballage plastique dans les supermarchés et à l’accumulation des déchets plastiques dans le monde, les « attaques plastiques » sont en train de se multiplier. La toute première a été réalisée le 27 mars 2018 au Royaume-Uni. Rapportée par la BBC, l’initiative a été menée par une vingtaine de clients dans le supermarché Tesco de Keynsham, près de Bath, au sud-ouest de l’Angleterre. Les personnes ont fait leurs courses, les ont payé, puis ont sorti ciseaux et cutters pour couper dans le plastique et en sortir les aliments. Ils ont par la suite déposé les emballages dans les chariots qu’ils ont laissés au magasin. Le but ? Faire comprendre aux chaînes de supermarchés l’omniprésence des emballages et de faire diminuer leur quantité. Une action qui fait aujourd’hui des petits comme en Belgique, aux Pays-Bas, à Amsterdam, à New Delhi, à Séoul, et très bientôt Paris. C’est une page Facebook qui appelle à une attaque plastique parisienne ce 2 juin 2018 de 8h à 18h, un événement inscrit dans la lignée de l’ONG Greenpeace qui mène en parallèle une campagne 2.0 « #BreakFreeFromPlastic » sur les réseaux sociaux. Le concept de l’action est rappelée sur la page de l’événement qui comptabilise déjà 70 participants : « faire ses courses, un samedi, comme d’habitude…mais en laissant tous nos emballages plastiques inutiles au supermarché. Ce plastique nous n’en avons pas besoin mais avons-nous vraiment le choix de l’acheter ? Les supermarchés et les industriels doivent prendre leur responsabilité et proposer des alternatives ».

Il y aura « plus de plastique que de poisson dans les océans en 2050 »

Le lieu de l’action est « un supermarché dans le centre de Paris », dont l’adresse sera dévoilée le 31 mai 2018, et dans lequel les participants de l’action iront « tous ensemble faire leurs courses », munis de sac réutilisables pour leurs achats. Par la suite, ils laisseront tous leurs emballages plastiques à l’entrée du supermarché. Au même moment, « des citoyens feront la même chose dans plus de 50 villes à travers le monde ». De nouvelles attaques plastiques sont déjà prévues le 5 mai à Berlin, le 6 mai à Montréal, mais aussi à Londres, Cologne, Lausanne, Genève, Rotterdam, et Washington. Les objectifs sous-jacents de la démarche parisienne sont la création d’une pétition contre tous les emballages plastiques à usage unique et non recyclables, la formation d’un réseau citoyen pour faire changer les choses, et finalement réunir « 5% de la population mondiale » le 15 septembre 2018 lors du « World Cleanup Day » pour que le monde entier ramasse des déchets toute la journée. Greenpeace appelle déjà à signer une pétition contre les emballages plastiques qui s’adresse aux supermarchés britanniques qui génèrent à eux seuls 800 000 tonnes de plastique par an. Cette dernière a déjà recueilli plus de 400 000 signatures.

L’objectif ultime de l’action est de sensibiliser les citoyens et les industries à la surconsommation de plastique, et à terme supprimer tous les emballages à usage unique. En effet, les déchets plastiques sont devenus un problème environnemental massif. Chaque année, 6,5 à 8 millions de déchets plastiques sont déversés dans les océans soit 206 kilos de plastiques par seconde selon les statistiques Planétoscope. Sur les 8,3 milliards de tonnes de plastique produites mondialement, 6,3 milliards de tonnes sont restées sur terre sous forme de détritus. D’après une étude réalisée par le Forum économique mondial et la Fondation Ellen MacArthur, il y aura plus de plastique que de poisson dans les océans en 2050. Enfin, une étude publiée le 11 avril 2018 par le collectif Zero Waste France et l’association les Amis de la Terre affirme même que les emballages plastiques encourageraient le gaspillage alimentaire plutôt que de le limiter.

 

 

 

Claire Lebrun

Sur le même thème