Les personnes les plus aisées ne sont pas les plus écolos

Publié le 6 décembre 2017 à 17:20 Aujourd'hui

L’Institut National de la Statistique et des Études Économiques (INSEE) a publié mardi 5 décembre 2017 un rapport dans lequel il analyse les pratiques écolos des Français en fonction de différents critères. 

Dans l’imaginaire des gens, être écolo et responsable est synonyme de moyens financiers. Manger bio et sain, avoir une voiture électrique, acheter des vêtements plus respectueux de l’environnement ou encore équiper son logement avec de l’électroménager récent et neuf coûterait cher. Mais cette idée reçue vient d’être mise à mal par le récent rapport de l’Institut National de la Statistique et des Études Économiques (INSEE), publié le 5 décembre dernier. Ce dernier a analysé les pratiques écolos des Français en fonction de leur âge, leur niveau de vie, leur niveau d’études ou encore de leur sexe.

Même si certaines actions pour l’environnement sont largement appliquées au quotidien par l’ensemble de la population, d’autres ne le sont pas. Par exemple, 81% des sondés pensent régulièrement recycler leurs piles alors que 9% achètent systématiquement des fruits et légumes bio. Cependant, en fonction des personnes interrogées, des disparités peuvent exister.

Les plus âgés sont plus écolos que les jeunes

De manière générale, les pratiques en faveur de l’environnement divergent peu entre les femmes et les hommes. Les deux sexes ont un avis quasiment similaire sur l’état de l’environnement de la France, qu’ils jugent mauvais. Hommes et femmes font également très attention à la manière dont sont produits les aliments qu’ils achètent ou encore à la température de l’eau utilisée lorsqu’ils lavent leurs vêtements. En revanche, là où les pratiques tendent à différer, c’est concernant la viande. Les femmes sont beaucoup plus nombreuses que les hommes à ne pas en manger.

L’âge, autre critère analysé, est également source de dissensions. Au niveau de la consommation, ce sont les anciens qui font davantage attention à la provenance géographique des aliments ou sur le choix des produits de saison. Ils sont également plus attentifs aux labels. Les plus âgés trient également davantage leurs déchets et sont plus enclins à économiser leur électricité. En revanche, niveau énergie, ce sont les jeunes qui sont les plus disposés à payer plus cher pour recourir à une électricité d’origine renouvelable.

Bonnet d’âne pour les plus aisés

Lorsque l’on s’attarde davantage sur des critères sociétaux, comme le niveau de vie, d’autres divergences ont été constatées. Les personnes les plus aisées ont les moyens nécessaires pour acheter de la nourriture bio ou pour rénover leur logement afin de réduire leur facture énergétique. Malgré tout, ils ont d’autres pratiques qui ont l’effet inverse. Par exemple, de par leurs revenus, ils consomment plus de viande. Ils prennent également plus souvent leur voiture, même si elle est neuve (moins de cinq ans). D’ailleurs, niveau transport, ils pratiquent peu le covoiturage et prennent plus souvent l’avion. Dans leur foyer, les plus aisés sont loin d’être les champions du tri sélectif. Autre mauvais point, « les 10 % des ménages les plus aisés ont trois fois plus tendance à n’y accorder qu’une faible attention (et 39 fois plus tendance à ne pas du tout s’en préoccuper) que les 10 % des ménages les plus modestes », explique l’INSEE dans son étude.

Les plus diplômés, même s’ils ont des similitudes avec les plus aisés, font plus attention à l’environnement. Ils pratiquent plus souvent le covoiturage, font attention aux labels ou encore achètent des produits de saison et locaux. Le lieu de vie a lui aussi une importance. Les ruraux vont davantage utiliser un véhicule motorisé et se justifient en évoquant le peu de transports en commun. En revanche, contrairement aux habitants des grandes agglomérations, ils vont moins souvent prendre l’avion.

Marie Bascoulergue

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