Les produits ménagers nocifs pour nos poumons
Publié le 19 février 2018 à 12:19 Aujourd'hui
Faire le ménage régulièrement serait lié au déclin de la fonction pulmonaire et l’obstruction des voies respiratoires, selon une étude publiée vendredi 16 février 2018. En cause : l’utilisation de produits ménagers chimiques.
Qui dit week-end, dit repos mais également ménage. Nettoyer les vitres, faire la vaisselle, lustrer le parquet, nettoyer la salle de bains… De nombreux produits sont nécessaires pour que son chez soi soit propre. Malheureusement, ceux que l’on trouve dans le commerce sont bien souvent chimiques. C’est justement ce que reprochent des chercheurs de l’Université de Bergen en Norvège. Selon leur étude publiée le 16 février dernier dans la revue American Journal of Respiratory and Critical Care Medicine, ils expliquent que faire le ménage régulièrement, que ce soit dans le cadre professionnel ou personnel, serait nocif pour la santé. Cela provoquerait le déclin de la fonction pulmonaire et l’obstruction des voies respiratoires. Un problème qui toucherait davantage les femmes.
Pour arriver à de telles conclusions, les chercheurs ont suivi 6 230 participants dont 3 298 femmes et 2 932 hommes et analysé leur santé respiratoire pendant 20 ans. Ces derniers ont ensuite dû répondre à un questionnaire sur la fréquence de nettoyage. En grande majorité (85,1%), ce sont les femmes qui déclarent faire le ménage chez elle contre 46,5% des hommes. Elles sont également plus nombreuses à faire le ménage dans le cadre de leur travail (293 femmes contre 57 hommes). Les chercheurs ont ensuite croisé ces réponses avec celles obtenues durant leurs tests. Résultat : plus le temps passe, plus la capacité respiratoire des personnes utilisant des produits ménagers chimiques diminue. Les femmes et plus particulièrement les femmes de ménage seraient les plus impactées.
L’équivalent d’un paquet de cigarettes par jour
Concrètement, le « volume expiratoire maximal par seconde » (VEMS) a chuté de 3,6 millilitres (ml) par an plus rapidement chez les femmes faisant le ménage chez elle et de 3,9 ml par an plus rapidement chez les femmes de ménage. Quant à la capacité vitale forcée (CVF), soit la quantité totale d’air qu’une personne peut expirer de force, elle a diminué plus rapidement de 4,3 ml par an chez les femmes qui font le ménage chez elle, et de 7,1 ml par an pour celles qui le font dans le cadre de leur travail. Ce déclin de la fonction pulmonaire chez les femmes de ménage serait équivalent à celui d’une personne fumant un paquet de cigarettes par jour pendant 20 ans. Les problèmes asthmatiques sont également plus répandus chez les femmes faisant le ménage chez elles (12,3%) ou dans le cadre de leur travail (13,7%) que chez celles qui n’utilisent pas ces produits (9,6%).
En revanche, aucun problème grave similaire n’a été trouvé chez les hommes. Cependant, dans une moindre mesure, l’étude rappelle également que « les hommes faisant le ménage à la maison ont plus souvent été diagnostiqués comme asthmatiques que les hommes qui ne nettoient pas ou que les hommes de ménage ». Pour les chercheurs, ces résultats ont pu être biaisés à cause de plusieurs facteurs qu’ils ont pris en compte comme le tabagisme, l’indice de masse corporelle ou le fait qu’ils étaient moins nombreux que les femmes dans le panel.
Des produits ménagers inutiles
La cause de tous ces problèmes : l’utilisation de produits ménagers chimiques. Ces derniers ont un effet irritant sur les membranes muqueuses des voies respiratoires. Une exposition répétée à ces agents nettoyants est donc dangereuse. Par exemple, utiliser trop souvent sur long terme de l’ammoniaque ou encore de l’eau de Javel peut causer des problèmes interstitiels dans les tissus pulmonaires, entraînant ainsi un déclin accéléré de la CVF. C’est pourquoi, les auteurs de l’étude indiquent que l’utilisation de ces produits chimiques n’est pas nécessaire et qu’un chiffon en microfibre imbibé d’eau est suffisant dans de nombreux cas. Pour déboucher ses canalisations, des solutions naturelles et écologiques existent. Nous vous en parlons d’ailleurs ici.