Protections hygiéniques : des substances chimiques « en très faible concentration »

Publié le 20 juillet 2018 à 11:50 Aujourd'hui

Selon un rapport de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses), les protections hygiéniques (tampons, serviettes) utilisées par des millions de femmes contiennent des substances chimiques. Aucun risque lié à ces dernières n’a toutefois été relevé. 

En mai 2017, la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) avait par exemple mené une enquête sur ces produits utilisés par des millions de femmes. Des tests menés en laboratoire avaient révélé la présence de traces de substances chimiques. Mais ces dernières mises en évidence avaient été retrouvées « à des concentrations très faibles ». Saisie en 2016 après une enquête du magazine 60 millions de consommateurs, l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) est arrivée à la même conclusion. Dans un rapport publié jeudi 19 juillet, elle confirme la présence de substances chimiques dans les protections hygiéniques mais « en très faible concentration et sans dépassement des seuils sanitaires. « L’Anses ne met pas en évidence de risque lié à la présence de ces substances », indique-t-elle. Et d’ajouter : « la majorité de ces substances proviendraient de la contamination des matières premières ou des procédés de fabrication. »

Pas de risque donc, mais l’Agence recommande toutefois aux fabricants de tampons, serviettes hygiéniques et protège-slips « d’améliorer la qualité des matières premières et de réviser certains procédés de fabrication afin d’éliminer ou, à défaut, de réduire autant que possible, la présence de ces substances, en particulier celles présentant des effets « cancérogènes, mutagènes ou reprotoxiques » (CMR), perturbateurs endocriniens ou sensibilisants cutanés ». Elle recommande par ailleurs l’élaboration d’un cadre réglementaire « plus restrictif au niveau européen afin de limiter la présence de ces substances chimiques ».

Syndrome du choc toxique : une utilisation prolongée

Outre le risque chimique, l’expertise de l’Anses a porté également sur le risque du syndrome du choc toxique menstruel (SCT). Pour rappel,  le syndrome du choc toxique est une infection grave, potentiellement mortelle. Elle est causée par une toxine produite par une bactérie, le staphylocoque doré (Staphylococcus aureus).  En 2012, Lauren Wasser, un mannequin âgé de 23 ans à cette époque, avait dû être amputée d’une jambe. Selon l’Anses, aucun lien n’est établi entre la présence de ces substances et le SCT. Elle confirme toutefois que le risque de développer un SCT « augmente avec une utilisation prolongée d’une protection interne et/ou l’utilisation d’une protection d’une capacité d’absorption plus forte que nécessaire ». Pour l’éviter, il est important de changer son tampon ou sa coupe menstruelle très régulièrement, soit toutes les quatre heures, d’utiliser ces protections uniquement pendant les règles et de se laver les mains avant et après le changement de protections intimes. Pour l’Anses, l’information sur cette maladie et ses symptômes doit être renforcée. Elle préconise que tous les fabricants affichent des indications claires et relatives à ce risque sur les emballages et les notices d’utilisation des protections intimes internes.

 

Justine Dupuy

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