Mercredi 1er août, mercredi, l’humanité aura épuisé les ressources de la planète pour 2018

Qu’est-ce que le « Jour du dépassement » ?

Publié le 30 juillet 2018 à 17:33 Aujourd'hui

Le « Jour du dépassement » mondial tombe cette année le 1er août 2018. Et malheureusement, celui-ci intervient de plus en plus tôt. 

Retenez bien cette date. Le 1er août prochain, nous parviendrons au « Jour du dépassement » (« Earth overshoot day » en anglais), c’est-à-dire que l’humanité vivra à crédit. Elle aura en effet consommé la totalité des ressources naturelles que la planète est capable de renouveler en une année. À compter de cette date, nous aurions par exemple émis plus de carbone que ce que les océans et les forêts peuvent absorber en un an, nous aurions pêché plus de poissons, coupé plus d’arbres et fait plus de récoltes que ce que notre bonne vieille Terre peut produire en un an. Pour subvenir à nos besoins, il faudrait alors l’équivalent de 1,7 planète.

Quelles conséquences ?

Les conséquences sont terribles. Selon l’ONG américaine Global Footprint Network, qui calcule chaque année cette date fatidique, cet endettement conduit à « la déforestation, l’effondrement des ressources halieutiques, l’érosion des sols, l’appauvrissement de la biodiversité, ou encore l’accumulation de carbone dans l’atmosphère responsable du changement climatique. L’intensification des catastrophes naturelles liées aux perturbations climatiques, telles que sècheresse extrême, incendies et ouragans, pousse parfois les populations à fuir vers les centres urbains ou vers d’autres pays ». « Alors que nous célébrons le Jour du dépassement planétaire, rien aujourd’hui ne semble différent d’hier : vous avez toujours la même nourriture dans votre réfrigérateur », a déclaré le PDG de Global Footprint Network, Mathis Wackernagel. « Mais les incendies font rage dans l’ouest des États-Unis et à l’autre bout du monde, les habitants de Cape Town ont dû réduire de moitié leur consommation d’eau depuis 2015. Ce sont des conséquences de la destruction du budget écologique de notre seule et unique planète. »

Jour du dépassement : comment est-il fixé ?

Global Footprint Network calcule le Jour du dépassement mondial à l’aide de la méthodologie de l’Empreinte Écologique, « qui mesure la quantité de surface productive requise pour fournir tout ce que l’humanité utilise, y compris nourriture, fibres et bois, infrastructures urbaines et absorption des émissions de dioxyde de carbone liées à la consommation d’énergies fossiles », explique l’ONG. Le mode de calcul est basé sur deux indicateurs : l’Empreinte Écologique donc, et la biocapacité (la capacité de régénération de la Terre). Tous les ans, la date est différente, même celles des années précédentes. « Afin de prendre en compte les toutes dernières données et conclusions admises par la science, Global Footprint Network recalcule chaque année la date du Jour du dépassement mondial pour chacune des années passées depuis que le déficit écologique a commencé à se creuser au début des années 1970 », explique-t-elle.

L’ONG calcule le Jour du dépassement mondial mais aussi à l’échelle d’un pays. En France, il est survenu cette année le 5 mai dernier. « Comparé aux autres pays, la France se situe parmi le peloton de tête des pays Européens déficitaires le plus tôt dans l’année aux côtés de ses voisins l’Allemagne et le Royaume-Uni, devant l’Italie, l’Espagne ou encore le Portugal », note le WWF France dans son rapport « L’autre déficit de la France ».  Selon l’ONG, dans sa situation actuelle, la France demande 1,8 fois plus de ressources à la Terre que celle-ci ne peut lui en procurer. « En 2018, si toute l’humanité consommait comme les Français, elle aurait exploité l’équivalent des capacités de régénération de 2,9 Terre ».  « Le constat est clair : si la planète était une entreprise, elle serait en faillite », déplore Pascal Canfin, Directeur général du WWF France.

Jour du dépassement : et avant ?

Comme précisé précédemment, la date du Jour du dépassement est différente chaque année. Et le souci, c’est qu’elle intervient de plus en plus tôt, comme on peut le voir sur le graphique ci-dessous.

Des solutions ?

Pour faire reculer ce jour, Global Footprint Network estime qu’il faudrait réduire les transports automobiles de 50% dans le monde. « En remplaçant un tiers des voitures par les transports en commun et le reste par la marche et le vélo, nous pouvons repousser la date du Jour du dépassement planétaire de 12 ans ». Il faudrait aussi réduire de moitié le gaspillage alimentaire, limiter la consommation de viande, développer et privilégier les énergies vertes et faire… moins d’enfants ! « Si une famille sur deux dans le monde choisissait d’avoir un enfant de moins, la date du Jour du dépassement planétaire serait déplacée de 30 jours d’ici 2050 », indique l’ONG.

Global Footprint Network invite les citoyens à calculer leur empreinte écologique sur http://www.footprintcalculator.org/.

Marine VAUTRIN

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