Qu’est-ce que la saoulorexie, la nouvelle forme d’anorexie ?

Publié le 17 août 2016 à 17:53 Aujourd'hui

Le nom ne vous dit peut-être rien mais ce phénomène a pourtant déjà pris de l’ampleur outre-Manche, notamment chez les jeunes qui substituent la nourriture par de l’alcool pour maigrir.

Certains Britanniques sautent des repas pour consommer plus de boissons alcoolisées. S’ils ont succombé à cette habitude, nommée la saoulorexie (contraction de « saoul » et « anorexie »), c’est pour limiter l’apport calorique. Et ils seraient 43% d’hommes et 35% de femmes âgés de 18 à 24 ans à être séduits par ce comportement alimentaire, selon un rapport national sur la santé publié par le groupe d’assurance anglais Benenden et relayé par Euractiv.

Si les adeptes sont attirés par ce mode de consommation, c’est à cause de la pression exercée sur eux pour maigrir : « Les pressions pour maigrir, une conscience aigüe de la surveillance de l’apport calorique, et l’effet de groupe les incitant à boire de grandes quantités d’alcool sont autant de facteurs influençant ce phénomène », expliquent les auteurs du rapport. D’ailleurs, 2 Britanniques sur 5 admettent manger sainement uniquement pour améliorer leur apparence physique, ne faisant pas attention à leur santé.

Une méconnaissance du régime équilibré

Cette étude révèle également que la majorité des personnes interrogées sont « en déni sur leurs connaissances en termes d’alimentation saine ». En pratique, elles ont été incapables de choisir l’option la plus saine lorsque des aliments et des boissons leur ont été présentés.

De même, lorsqu’il leur a été demandé quels sont les « maximums ou les apports journaliers recommandés », les sujets n’ont pu répondre convenablement, « même pour des classes d’aliments simples, comme les graisses, le sucre ou le sel ».

Des résultats inquiétants puisque les sondés, qui ont déclaré être des spécialistes du régime équilibré, sont des parents (84%) qui ont affirmé nourrir convenablement leurs enfants. « Malgré les nombreux millions de livres dépensés par  les organisations de santé publique, il semble que le public manque encore d’une compréhension de base de l’alimentation et du bien-être. Ainsi, si la consommation d’alcool a baissé, beaucoup de jeunes semblent préférer la consommation d’alcool à un régime alimentaire sain et équilibré », regrette le docteur John Giles, directeur médical de Benenden.

Si on questionne ce dernier sur la raison de cette tendance : un manque d’intérêt ou une éducation limitée à ce sujet, l’expert santé n’a pas su répondre, indiquant qu’il faudrait plutôt encourager les citoyens « à accepter davantage de responsabilités quant à leur état de santé ».

Raphaël BESNARD

Sur le même thème