Et si vous régliez vos achats en Coopek ?

Publié le 30 octobre 2016 à 11:00 Demain

Lancé le 3 octobre dernier, le Coopek est une monnaie numérique complémentaire à l’euro. Son but ? Favoriser les échanges locaux, régionaux et nationaux, et mettre en place une économie nouvelle, plus solidaire et sociale.

À Paris, dans le magasin Biocoop du quartier République, pas besoin d’avoir des euros ou une carte bancaire sur soi. Il est possible de payer en Coopek. En quoi ? En Coopek ! Il s’agit d’une nouvelle monnaie complémentaire 100% numérique et à parité avec l’Euro. 1 euro = 1 coopek. Contrairement aux monnaies locales complémentaires (MLC), celle-ci est nationale. On peut ainsi l’utiliser partout en France, dans les entreprises ou les magasins qui acceptent ce mode de paiement, notamment dans le réseau Biocoop, l’un des partenaires du projet.

Pour une économie « plus juste »

Créé dans le Tarn et officiellement lancé le 3 octobre dernier, le Coopek est ouvert à tous : citoyens, collectivités, associations et entreprises. Son objectif est de « mettre en place une économie nouvelle, plus juste, plus respectueuse de l’environnement et moteur d’une société plus durable », explique ses concepteurs.

« Aujourd’hui, 98% de la monnaie existante dans le monde sert aux échanges boursiers ou financiers. Seulement 2% sert à l’économie réelle, celle des flux de produits et services », indique Gérard Poujade, le cofondateur de cette monnaie complémentaire et directeur de la SCIC SA Coopek. « Imaginez un monde dans lequel la monnaie ne servirait pas au grand casino mondial de la financiarisation ! Imaginez un monde où la monnaie servirait à la transition énergétique ! Imaginez un monde où la banque ne prendrait pas de commissions, ne chercherait pas à délocaliser ni à spéculer, ne prendrait pas d’intérêts sur les prêts ! Avec la monnaie Coopek, c’est possible ! », martèle-t-il.

Coopek, la monnaie de la transition

Cette monnaie complémentaire a donc vocation à soutenir « l’économie réelle » au niveau local, régional et national. Pas de spéculation sur les marchés financiers, pas de placements à terme et pas de délocalisations. L’argent sert à financer l’activité économique sur le territoire et participe ainsi à la création d’emplois locaux.

Être utilisateur du Coopek, c’est aussi aider au financement des projets qui s’inscrivent au cœur des quatre transitions : énergétique, carbone, alimentaire et sociale. Comment ? Grâce aux Coopeks solidaires. Chaque échange d’euros en monnaie Coopek génère des Coopeks solidaires. Ceux-ci permettent de soutenir, via un Fonds de Dotation, des associations à but non lucratif. Par exemple, pour 100 euros échangés, une personne reçoit en bonus 5 Coopeks solidaires qu’elle pourra allouer à un projet de son choix. En parallèle, un autre bonus de 5% sera crédité sur le compte. Celui-ci pourra être dépensé dans le réseau de professionnels adhérents.

Autre atout : pour les entreprises et les associations, le Coopek leur permettra de faire des emprunts, en Coopeks évidemment. Elles pourront souscrire à un « Crédit Coopek inter-entreprises » à taux 0%, orienté vers des investissements durables.

Déjà 120 utilisateurs de la monnaie Coopek

Pour utiliser cette monnaie complémentaire, il faut d’abord adhérer à la SCIC SA Coopek en payant une souscription unique, soit 50 euros pour un particulier et 100 euros pour une association ou une entreprise. Il faut ensuite s’acquitter d’un abonnement annuel pour les frais de gestion (20 euros pour un particulier et 50 euros HT pour un compte professionnel). Il ne reste plus qu’à créditer son compte Coopek en effectuant un virement depuis son compte courant.

Vous recevrez une carte de paiement sans contact qui vous permettra de régler directement en boutique. Et pour recharger votre compte, rien de plus simple. Vous pourrez l’effectuer via l’application (sortie prochaine) ou sur le site Internet. À noter que les enseignes acceptant la monnaie Coopek sont toutes géolocalisées (voir la carte ci-dessous).

Trois semaines après son lancement, la monnaie Coopek compte déjà 120 utilisateurs, particuliers et professionnels. Près d’un millier ont fait connaître leur intention d’y adhérer. Elle « va couvrir les différentes régions de France avec un déploiement qui va s’étendre géographiquement au fil des mois et des années à venir », indique-t-on. D’ici à 2020, les fondateurs ont l’objectif d’atteindre 15 millions de Coopek mis en circulation, 15 000 entreprises et associations et 50 000 particuliers.

Marine VAUTRIN

  1. la carte n’est pas claire du tout sur les commercants utilisants cette monnaie,de plus 70 euros cadeau pour être solidaire,me semble-t-il trop cher!
    Cela dit le projet mérite d’être partagé!

  2. Vous payez 50 euros pour la souscription et 20 euros pour l’abonnement d’un an. Mais en fait, les 50 euros sont crédités en coopeks sur votre compte… Vous n’aurez donc payé au final que les 20 euros d’abonnement.

  3. l’Etat devrait interdire ces manipulations. on n’a pas abandonné les monnaies nationales pour avoir à la place des monnaies de singes privatisée par des associations? En plus, il faut payer un droit d’entré et un abonnement mensuel. On est arrivé à faire capoter moneo, l’arnaque des banquiers, espérons que cette initiative dangereuse disparaîtra aussi. Vive les pièces et les billets émis par les Etats, c’est la seule monnaie anonyme qui ne vous suit pas à la trace, qui respecte la vie privée

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