Rennes : des circuits de collecte à vélo pour redistribuer les invendus alimentaires

Publié le 26 juillet 2016 à 9:00 Demain

Pour lutter contre le gaspillage alimentaire, des associations rennaises ont décidé de redistribuer les invendus grâce à Breizh Phenix qui parcourt la ville à vélo.

Quel est le lien entre un vélo et le gaspillage alimentaire ? Et bien c’est en vélo que la société Breizh Phenix parcourt depuis avril 2016 la ville de Rennes à la recherche d’invendus alimentaires afin de les redistribuer à des associations sociales. La municipalité a d’ailleurs signé une convention avec la start-up créée en 2014, afin de récupérer les repas non consommés de la collectivité, avec l’aide de Toutenvélo, spécialiste de la logistique urbaine en bicyclette.

Redonner une utilité aux produits en fin de vie

Breizh Phenix joue en fait un rôle de coordinateur. « Elle est un intermédiaire entre les producteurs, les vendeurs, et les associations comme la Croix Rouge, les Restos du Coeur, le Secours populaire… Ces associations n’ont ni le temps, ni les ressources, ni les outils pour faire un travail de prospection, d’analyse indispensable au passage d’une collecte “artisanale” et à l’organisation d’un circuit logistique efficace et pérenne », informe Nicolas Perrin, son président au média Bretagne-innovation.

Elle a pour objectif d’aider à la revalorisation des produits, alimentaires ou non, dans une optique de réemploi et de recyclage. « On organise la collecte et le tri des denrées alimentaires selon les besoins de chaque association : nous les aiguillons vers les centres de restauration et leur fournissons même un camion pour transporter la marchandise, si nécessaire. », explique-t-il au quotidien Ouest-France.

Comment fonctionne Breizh Phenix?

Breizh Phenix va dans les commerces pour réaliser un état des lieux afin d’identifier ce qui peut être donné et/ou recyclé plutôt que jeté. Celle-ci organise sur place une formation du personnel au tri et au recyclage, ainsi qu’un « circuit logistique du don et du réemploi ». Elle appelle ensuite les organismes caritatifs qui viennent récupérer le jour même des produits comestibles et gratuits qu’ils cuisinent, pour les distribuer aux plus démunis.

La jeune société intervient en Bretagne et dans les pays de la Loire. À Rennes, c’est trois fois par semaine et dans trois magasins différents, qu’elle récupère les invendus du jour (produits frais ou secs) qui ont des dates courtes. Selon France 3 Bretagne, 200kg de marchandises sont retirés quotidiennement des rayons d’un hypermarché ! Une belle initiative quand on sait qu’en France, ce sont 10 millions de tonnes de déchets alimentaires qui sont produits chaque année (63% foyers, 22% distribution, 15% restauration), indique le ministère de l’agriculture.

Et les commerces ont tout intérêt à participer à ce projet. En effet, les grandes surfaces ne sont plus autorisées à jeter la nourriture encore consommable à cause d’une loi contre le gaspillage alimentaire votée en février 2016. Elles doivent ainsi signer des conventions avec des associations caritatives au risque de payer une amende de 3 750 euros en cas de refus. C’est alors que Breizh Phénix intervient pour les aider à organiser leur tri et leurs dons.

Décidément, la ville de Rennes a tout bon en matière de développement durable. Le 27 juin dernier, le Conseil municipal avait voté en faveur d’une autosuffisance alimentaire.

Avec logo_mip

Roumaissa Benahmed

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