Renoncement aux soins : l’Assurance Maladie s’organise

Publié le 29 mars 2017 à 15:38 Aujourd'hui

Suite à une enquête menée par l’Assurance Maladie depuis début 2016, celle-ci met en place une stratégie afin de repérer les renoncements aux soins. Elle incite les malades à se faire soigner grâce à un suivi personnalisé. 

Selon une enquête menée par l’Observatoire des Non-Recours aux Droits et Services (Odenore), 26,5% des assurés ont refusé de se faire soigner en 2016. 29.000 assurés ont été interrogés dans les accueils de 18 caisses d’assurance maladie. Nombreux sont les chiffres qui en sortent : 34% des malades ont fait une croix sur l’accès aux soins dentaires, 59% d’entre eux évoquent le reste à charge trop élevé et 32% l’avance de frais impossible. Pourtant, presque 80% des renonciateurs sont couverts par une complémentaire santé. Ainsi qu’une personne sur cinq bénéficie de la couverture maladie universelle, qui couvre plutôt bien le risque financier. Le renoncement aux soins entraîne de nombreuses complications pour la caisse d’Assurance Maladie. En effet, plus de dépenses hospitalières, et plus d’arrêts de travail, ce qui mine le pacte social.

Un programme face aux renoncements des soins

Pour faire reculer ce phénomène plus qu’inquiétant, la caisse d’Assurance Maladie propose un programme baptisé « Pfidass » ou plateforme d’intervention départementale pour l’accès aux soins et à la santé. Lancé sous forme d’expérimentation depuis novembre 2014 dans le Gard, puis étendu à 21 caisses de l’Hexagone, ce dispositif va être généralisé à l’ensemble du territoire français à travers trois vagues successives, du 1er avril 2017 à la mi-2018.

Pour Nicolas Revel, directeur général de la Caisse nationale d’assurance Maladie, « si les mesures nationales sont essentielles, la lutte contre le renoncement aux soins doit également s’appuyer sur un travail de proximité d’identification et d’accompagnement qui n’est effectif que sur le terrain. C’est pourquoi je considère nos actions locales comme un élément structurant dans la mise en œuvre de nos engagements en faveur de l’accès universel aux droits et aux soins ».  Les agents de caisses, les travailleurs sociaux et les médecins sont alors chargés de repérer les personnes dites « à risque ». Chaque renonciateur fait l’objet d’un suivi personnalisé par un agent de la CPAM. Le bilan des droits effectué, le bénéficiaire est dirigé vers des médecins aux tarifs opposables. En cas de problèmes de financement, l’Assurance Maladie à mis en place un fond d’aides-sociales. Depuis le début de l’expérimentation en novembre 2014, 9400 dossiers ont été ouverts, dont 30% se sont déjà traduit par un retour aux soins, et dont 20% ont fait l’objet d’une aide financière de la CPAM.

Alice Glaz

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