Rentrée scolaire : ce qui va changer cette année

Publié le 29 août 2017 à 15:14 Aujourd'hui

À partir de lundi prochain, les classes seront de nouveau remplies. Ce mardi 29 août, Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Éducation nationale, a présenté les nouveautés pour cette année 2017-2018. Au programme : classe de 12 au CP, retour de la semaine de quatre jours et évaluations au CP et 6e. On fait le point.

La rentrée des classes approche à grands pas. Alors que les élèves français profitent de leur dernière semaine de vacances, Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Éducation, a lui déjà fait sa rentrée. Un baptême du feu pour le ministre, puisque celui-ci a présenté, ce mardi 29 août, les réformes pour la première rentrée du quinquennat Macron ! Surtout que le nouveau locataire de la rue de Grenelle ne fait pas l’unanimité. Accusé de « détricoter » l’héritage de François Hollande, les mauvaises langues s’amusent à le surnommer le « ministre Ctrl-Z ». Vous l’aurez compris, sa politique c’est : on efface et on recommence.

Ce matin à 8h30, lors de sa conférence, le ministre a détaillé les principaux changements attendus pour les 12,8 millions d’élèves et les 884 000 enseignants. Et ils sont nombreux à s’inquiéter d’un nouvel empilement des réformes et ce, à un rythme effréné. La rentrée scolaire s’annonce compliquée.

Le dédoublement des classes de CP

Parmi les mesures phares présentées : le dédoublement qui va s’appliquer dès la rentrée et ce, dans 2500 classes de cours préparatoire des écoles des quartiers très défavorisés (REP+). Seules 85% des classes de ces CP afficheront une douzaine d’élèves, contre une vingtaine auparavant. Cette mesure un peu précipitée n’a pas laissé le temps aux écoles de se préparer et de trouver des solutions faute de locaux suffisants. C’est pour cela que les 15% de classes restantes se verront attribuer deux maîtres. Certes séduisante sur le papier, cette mesure trouve ses limites dans son organisation. Avant de penser au nombre d’élèves présents par classe, le ministère devrait peut-être se concentrer sur le manque de locaux de ses établissements. Pas sûr que les préfabriqués et les containers comme salles de classe soient une véritable solution. D’autant que cette mesure est appelée à s’étendre aux CE1 de REP+ et aux CP et CE1 des quartiers défavorisés REP d’ici 2019… Autre problème, il y aura plus de classes que d’enseignants. L’État risque d’avoir bien du mal à trouver ces effectifs supplémentaires, quand on sait qu’il a déjà du mal à remplacer certains de ses enseignants.

Retour à la semaine de quatre jours

En neuf ans, c’est le troisième grand changement de rythme qui va être effectué. À la rentrée, près d’un tiers des écoles primaires repasseront à la journée de quatre jours, revenant ainsi sur les quatre jours et demi instaurés en 2013 et 2014. Le ministre évoque « la liberté nouvelle » dont se sont emparées les communes qui vont pouvoir réaliser des économies grâce aux retours des quatre jours.

Mais ce retour en arrière ne plaît pas vraiment aux spécialistes qui déplorent que l’intérêt des enfants passe après celui des adultes. En effet, la plupart des pays de l’OCDE comptent cinq jours de classe par semaine. Le locataire de la rue de Grenelle aimerait, lui, raccourcir les vacances afin de pouvoir alléger le nombre d’heures hebdomadaires de cours.

Mise en place d’évaluations au CP et en 6e

Autre mesure annoncée ce matin par Jean-Michel Blanquer, à partir de septembre, tous les élèves de CP devront passer une évaluation. C’est aussi le cas pour les élèves de 6e à partir du mois de novembre. En français, le test portera principalement sur le langage oral, la capacité attentionnelle, la lecture, la compréhension de l’écrit et de l’écriture. En mathématiques, ce sont les premières compétences relatives à la construction du nombre qui seront évaluées ainsi que les premières capacités de calcul et d’identification des formes géométriques.

Aide aux devoirs dans les collèges

Après plus de 60 ans de débats, le ministre de l’Éducation a enfin tranché. Il propose un nouveau dispositif « Devoirs faits ». Celui-ci propose des cours de soutien scolaire dans l’ensemble des collèges pour les élèves les plus en difficulté et ce, de 16 heures à 18 heures. Cette mesure, qui devrait s’appliquer après les vacances de la Toussaint, pourrait s’étendre à l’école primaire. Le but de cette réforme ? Combler le fossé entre les écoliers aidés par leurs parents et ceux qui ne le sont pas.

Et ce ne sont pas moins de 10 000 services civiques, étudiants, associatifs, professeurs et assistants d’éducation qui sont attendus. Le dispositif n’est pas réellement une nouveauté. Dans de nombreux collèges, l’aide aux devoirs est déjà proposée. Mais à partir de maintenant, elle le sera dans tous les collèges de France. Celle-ci ne sera pas obligatoire et ne rajoutera pas deux heures en plus dans l’emploi du temps déjà chargé des enfants.

La réforme du collège assouplie

La réforme du collège a fait beaucoup parler d’elle. Le nouveau ministre décide de revenir dessus afin « d’accorder davantage de confiance aux acteurs de terrain ». Il a décidé de rétablir les classes bilingues en 6e, les sections européennes, le latin, le grec et les langues et cultures régionales dès la 5e. Le ministre souhaite ouvrir le collège sur l’Europe et le monde et valoriser les racines culturelles.

Alice Glaz

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