Restaurants : bientôt des smileys pour signifier les notes des contrôles sanitaires

Publié le 29 juin 2016 à 22:44 Aujourd'hui

À partir du 1er juillet prochain, les établissements alimentaires pourront afficher un pictogramme à l’entrée, pour justifier les résultats des contrôles sanitaires qui seront aussi visibles sur Internet.

Les résultats des contrôles sanitaires des restaurants n’auront désormais plus de secret pour leurs clients. En effet, un décret de la loi d’Avenir de l’Agriculture, adoptée en 2014, prévoit de rendre public les résultats des contrôles sanitaires des établissements alimentaires (restaurant, cantine, abattoir, industrie alimentaire). Cette mesure impose à ces derniers, dès le 1er juillet, d’afficher un pictogramme d’humeur pour montrer leur transparence en matière d’hygiène. Le smiley placardé sur la devanture n’est toutefois pas obligatoire. Les conclusions tirées suite aux contrôles seront quant à elles visibles sur Internet.

Un smiley pour évaluer l’hygiène

Les inspecteurs de la Direction générale de l’alimentation délivrent le résultat du contrôle sanitaire en attribuant à l’établissement un smiley bleu plus ou moins souriant en fonction du niveau d’hygiène. Quatre niveaux ont été mis en place. Par exemple, le smiley souriant indique un résultat très satisfaisant tandis que celui qui est fâché nécessite des corrections urgentes. Le détail des conclusions sera visible sur les sites des ministères de l’Agriculture et de la Consommation, sur une carte interactive.

Ainsi, un agent habilité pourra « mettre en demeure l’exploitant de réaliser, dans un délai qu’ils déterminent, les travaux, les opérations de nettoyage, les actions de formation du personnel et les autres mesures nécessaires à la correction de ce manquement ainsi que le renforcement des autocontrôles. », s’il juge que l’établissement de ce dernier présente une menace pour la santé publique. Le décret indique qu’il peut ainsi ordonner la fermeture de tout ou partie de l’établissement jusqu’à correction des mesures demandées.

Une mesure qui suscite la colère du côté des restaurateurs

Si cette « mise en transparence » est une bonne nouvelle pour les consommateurs, elle ne fait pas l’unanimité chez les restaurateurs. Ces derniers sont inquiets de la mauvaise publicité que cette mesure va leur apporter, ce qui signifie des clients en moins. « La profession, durement touchée par la chute de fréquentation après les attentats, n’a pas besoin d’être jetée en pâture et stigmatisée », indique Hubert Jan, président de la branche restauration de l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (UMIH), selon des propos rapportés par Metronews.

Hubert Jan s’en prend d’abord aux smileys à quatre niveaux : « Soit l’entreprise est en conformité, soit elle ne l’est pas, et dans ce cas, elle ne doit pas être ouverte. On ne peut pas transgresser, les contrôles sont donc très importants », explique-t-il. D’autant plus que l’hygiène n’est parfois pas directement remise en cause : « Savez-vous qu’un carreau cassé peut baisser le niveau d’hygiène? ».

Autre problème. Les résultats officiels disponibles sur les sites des ministères pourront être relayés par les sites d’avis en ligne. Si un établissement est redevenu conforme suite à l’obtention d’une mauvaise notation, le résultat négatif pourrait rester sur le site s’il les données numériques n’ont pas été rectifiées. Idem, un restaurant qui a initialement reçu un smiley souriant, pourrait voir ses conditions d’hygiène dégradées : les clients qui se rendent sur un site d’avis qui n’a pas modifié les informations, seraient donc trompés.

Ce décret a d’abord été expérimenté à Paris et Avignon depuis le 1er juillet 2015. Dans la capitale, seulement 34 % des établissements ont obtenu un niveau d’hygiène « bon ». Dans quelques jours, il sera élargi à l’ensemble du territoire.

Roumaissa Benahmed

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